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Témoignages pour l’Eglise Vol. 1
Le fils aîné se mit alors en colère et ne voulut pas entrer pour
voir son frère. Il était indigné de ce que ce frère infidèle, qui avait
quitté son père et lui avait laissé, à lui, la lourde responsabilité de
remplir les devoirs qu’ils auraient dû partager, était maintenant reçu
avec tant d’honneurs. Ce frère avait mené une vie corrompue, il
avait dépensé tout l’argent que son père lui avait donné jusqu’à en
être réduit à la misère alors que lui, l’aîné, était resté à la maison,
accomplissant fidèlement les devoirs d’un fils. Et maintenant, ce
prodigue revenait au foyer paternel et y était reçu avec le respect et
les honneurs qui ne lui avaient jamais été accordés à lui-même.
Le père pria son fils aîné d’entrer et de recevoir son frère avec
joie. “Il était perdu, lui dit-il, et il est retrouvé ; il a retrouvé le
sens moral et déteste sa vie passée dans le péché.” Mais le fils aîné
répondit : “Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais
transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour
que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui
qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as
tué le veau gras.”
Luc 15 :29-32
.
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Le père assura son fils aîné que tout ce qu’il avait était à lui,
mais qu’il était juste de s’égayer “parce que ton frère que voici était
mort, et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est
retrouvé”. Le fait que le fils perdu est retrouvé, qu’il est revenu à la
vie, efface toute autre considération dans l’esprit du père.
Cette parabole a été donnée par le Christ pour nous montrer
comment notre Père céleste accueille les pécheurs repentants. C’est
contre lui qu’on a péché et cependant, ému de compassion, plein de
pitié et désireux de pardonner, il va à la rencontre du fils prodigue
et montre toute sa joie de ce que ce fils, en qui semblait éteint tout
sentiment filial, a compris la profondeur de son péché et de son
indifférence, est revenu auprès de son père, appréciant son amour
et reconnaissant ses droits. Le père sait que son enfant se repent
de sa vie de péché et qu’il a besoin maintenant de miséricorde et
d’amour. Le fils a souffert ; il a senti son dénuement et il vient à son
père comme vers la seule personne qui puisse le secourir.
Le retour du fils prodigue fut la source de la plus grande des joies.
Les plaintes du frère aîné étaient naturelles, quoique injustes. C’est
souvent ainsi que le frère accueille le frère. On s’efforce beaucoup
trop de faire sentir au pécheur ses erreurs et de lui remettre en