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L’ivraie et le bon grain
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et à la maîtrise de soi afin de supporter les difficultés et de ne pas y
mettre ordre selon son propre jugement.
L’œuvre qui a été entreprise à X. était prématurée et a provoqué
dans cette petite église une séparation avant le temps. Si les servi-
teurs de Dieu avaient compris la leçon de la parabole de l’ivraie et
du bon grain, ils ne s’y seraient pas pris de cette façon. Avant de
s’engager dans une direction qui donnera la moindre occasion de se
plaindre d’avoir été rejeté de l’église, même à ceux qui sont tout à
fait indignes d’y rester, il faudrait toujours examiner la chose avec
le plus grand soin et après avoir beaucoup prié.
On a pris à X. des décisions qui ont suscité un parti d’opposition.
Certains de ceux qui avaient reçu la Parole du royaume pouvaient
être comparés au terrain qui se trouve le long du chemin ; d’autres,
aux endroits pierreux ; d’autres encore, au terrain planté d’épines
qui étouffent la semence : ces gens n’auraient jamais atteint la sta-
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ture parfaite du chrétien. Il y en avait pourtant un petit nombre qui
auraient pu être nourris et fortifiés, et qui ainsi auraient été affermis
dans la vérité. Mais les positions prises par les frères R. et S. ame-
nèrent une crise prématurée ; on a manqué de sagesse et de jugement
à l’égard de l’opposition.
Bien qu’il soit aussi nécessaire que certaines personnes soient
séparées de l’Eglise qu’il l’était que Satan fût chassé du ciel, elles
trouveront néanmoins des sympathisants. Il y a toujours des gens
qui se laissent plus influencer par telle ou telle personne que par
l’Esprit de Dieu et des principes raisonnables. Comme ils manquent
de consécration, ils sont toujours prêts à prendre le parti de ceux qui
ont tort et d’accorder leur pitié et leur sympathie à ceux-là mêmes
qui les méritent le moins. Ces gens ont une grande influence ; ils
présentent les choses sous un faux jour, font beaucoup de mal et
causent la ruine de nombreuses âmes. Satan entraîna dans sa révolte
le tiers des anges qui se détournèrent du Père et du Fils pour s’unir à
l’instigateur de la révolte. Si nous avons ces faits présents à l’esprit,
nous agirons avec la plus grande prudence. Que pourrions-nous
attendre, sinon des épreuves et des difficultés, avec des gens qui ont
un tel état d’esprit ? Nous devons les supporter et éviter d’arracher
l’ivraie, de peur de déraciner aussi le blé.