Appel à la jeunesse
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Les jeunes ont des aptitudes qui, si elles sont convenablement
cultivées, les qualifieront pour occuper des postes de confiance. S’ils
pensent à cela pendant leurs études et qu’ils exercent et développent
les facultés que Dieu leur a données, afin d’être utiles et en béné-
diction à d’autres, leurs esprits ne seront pas ramenés à un niveau
inférieur. Ils feront preuve de profondeur de pensée et de fermeté de
principe, qui leur attireront le respect et leur permettront d’avoir une
bonne influence. Cette influence devrait s’exercer de façon à amener
les âmes à reconnaître la puissance d’une vie chrétienne intelligente.
Ceux qui pensent davantage à leur toilette qu’à la formation de leur
esprit et au développement de leurs facultés afin d’être toujours plus
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utiles et de glorifier Dieu, ne se rendent pas compte de leur res-
ponsabilité devant le Seigneur. Ils seront enclins à être superficiels
dans toutes leurs entreprises, ils rétréciront le cercle de leur utilité et
rabaisseront leur intelligence.
Mon chagrin est profond quand je pense aux parents de tels
jeunes gens, ainsi qu’à ces derniers. Il y a une lacune dans l’éduca-
tion de la jeunesse et ceux qui en sont la cause portent une lourde
responsabilité. Les parents qui ont gâté leurs enfants et ont mani-
festé trop d’indulgence au lieu de les tenir judicieusement en bride,
peuvent voir le caractère qu’ils ont formé. Telle a été l’éducation,
tel est le caractère.
Fidelite d’Abraham
Je pense à la fidélité d’Abraham qui, pour obéir à l’ordre divin
reçu dans une vision nocturne à Beer-Schéba, poursuivit son voyage
accompagné d’Isaac. Il voyait devant lui la montagne que Dieu lui
montrait comme étant celle sur laquelle il devait sacrifier son fils. Il
prit le bois que son serviteur portait jusque-là et en chargea Isaac, la
victime. Il se raidit dans une attitude austère et, la mort dans l’âme,
il se prépara à faire ce que Dieu exigeait de lui. Le cœur brisé, il
prit le feu d’une main tremblante, alors qu’Isaac demandait : “Père,
voici le feu et le bois ; mais où est l’offrande ?” Mais Abraham ne
pouvait le lui dire encore.
Le père et le fils élevèrent l’autel. Et voici que vint pour Abraham
le terrible moment de faire connaître à Isaac ce qui tourmentait son
âme durant ce long voyage : c’est Isaac lui-même qui doit être la