Ne critiquons pas les frères responsables
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semant l’incrédulité dans le cœur de leurs enfants, et ceci même dès
leurs jeunes années ! Ils les amènent ainsi à être irrévérencieux et à
se rebeller contre toute répréhension d’en haut.
Où un tel mal existe, il ne peut y avoir que déclin spirituel.
Ces pères et ces mères, aveuglés par l’ennemi, s’étonnent que leurs
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enfants aient des tendances à l’incrédulité et doutent des vérités de
la Parole de Dieu. Ils se demandent pourquoi ils sont si réfractaires
aux influences religieuses. Si ces parents étaient spirituels, ils se
rendraient compte immédiatement que cet état de choses déplorable
est le résultat de l’atmosphère qui règne dans leur propre foyer. C’est
là qu’est la source de leur jalousie et de leur manque de confiance.
C’est ainsi que dans des familles soit-disant chrétiennes l’incrédulité
se glisse dans le cœur des jeunes.
Ils sont nombreux ceux qui trouvent un plaisir tout particulier
à parler des fautes, réelles ou imaginaires, des frères qui portent
de lourdes responsabilités dans l’œuvre. Ils perdent de vue le bien
accompli, les heureux résultats de durs travaux et l’attachement sans
défaillance à la cause, pour s’arrêter à quelques prétendues erreurs
ou aux conséquences qu’ont eues certaines décisions. Ils s’imaginent
qu’eux-mêmes auraient fait beaucoup mieux. En réalité, s’ils avaient
été chargés de ce travail, ou ils auraient refusé de s’en occuper, ou
auraient fait plus mal que ceux qu’ils critiquent.
Mais ces incorrigibles bavards se cramponnent aux traits les
plus désagréables de l’œuvre accomplie, comme le lichen s’attache
aux rochers. Ces personnes sont spirituellement diminuées parce
qu’elles s’occupent continuellement des fautes des autres. Elles sont
moralement incapables de discerner les bonnes et nobles actions,
les efforts désintéressés, le véritable héroïsme, le sacrifice. Elles
n’acquièrent pas plus de noblesse et d’élévation d’esprit ; elles ne
deviennent pas plus généreuses ; leurs idées et leurs plans restent
étriqués. Elles ne cultivent pas la charité qui doit caractériser la vie
du chrétien. Chaque jour, elles descendent un peu plus la pente et
leurs conceptions se rétrécissent. La petitesse est leur élément, et
l’atmosphère qui les entoure chasse la paix et le bonheur.
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