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Le jugement
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devant Dieu ? Quels sont ceux dont les robes sont sans tache et qui
se présenteront sans défaut devant un Dieu pur et saint ?”
A mesure que Dieu tournait lentement les pages du grand livre et
que ses yeux s’arrêtaient sur ceux qui étaient devant lui, son regard
paraissait les brûler jusqu’au fond de l’âme, et, au même moment,
chaque action, chaque parole de leur vie passaient devant leur esprit
aussi clairement que si elles eussent été écrites en lettres de feu.
Ils se mirent à trembler et leurs visages devinrent pâles. Ils avaient
d’abord paru devant le trône avec indifférence. Mais combien ils
changèrent alors ! Ils perdirent leur assurance et une terreur sans
nom s’empara d’eux. Chacun redoutait d’être au nombre de ceux
qui seraient trouvés trop légers. Tous les yeux étaient comme rivés
sur la face de celui qui occupait le trône et à mesure que son œil
scrutateur s’arrêtait solennellement sur ceux qui se tenaient devait
lui, tous les cœurs frémissaient de crainte. Sans qu’une parole ait été
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prononcée, ils se sentaient condamnés. Dans l’angoisse de son âme,
chacun d’eux confessait sa culpabilité et voyait avec une terrible
clarté que ses péchés l’empêchaient de recevoir le précieux bienfait
de la vie éternelle.
Serviteurs inutiles
Un certain nombre d’hommes étaient inscrits comme des ser-
viteurs occupant inutilement la terre. Tandis que l’œil perçant du
Juge s’arrêtait sur eux, leurs péchés de négligence leur furent claire-
ment révélés. Les lèvres pâles et tremblantes, ils reconnurent avoir
trahi la confiance que Dieu avait mise en eux. Ils avaient eu des
avertissements et des privilèges, mais n’y avaient pas pris garde. Ils
voyaient maintenant qu’ils présumaient beaucoup trop de la miséri-
corde divine. Il est vrai qu’ils n’avaient pas à confesser des péchés
avilissants ; mais semblables au figuier, ils étaient maudits parce
qu’ils n’avaient porté aucun fruit, ni fait fructifier leurs talents.
Ceux qui étaient ainsi condamnés n’avaient pensé qu’à
eux-
mêmes
. Ils n’étaient pas riches aux yeux de Dieu, n’ayant point
répondu à ce qu’il réclamait d’eux. Bien que se prétendant les ser-
viteurs du Christ, ils ne lui avaient pas amené d’âmes. Si la cause
de Dieu avait dépendu d’eux, elle n’aurait fait que languir, car non
seulement ils avaient gardé pour eux l’argent que Dieu leur avait