Les relations des membres d’Eglise
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un grand nombre de veuves et d’orphelins de leur petit avoir pour
satisfaire leur insatiable amour de l’argent.
Judas aurait pu profiter de toutes ces leçons, s’il avait voulu être
droit de cœur ; mais il ne put vaincre son désir d’amasser, et l’amour
de l’argent finit par le dominer. Il tenait la bourse contenant l’argent
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qui devait être employé pour faire avancer l’œuvre du Christ, et, de
temps en temps, il en prenait de petites sommes pour son propre
usage. Son cœur égoïste convoitait l’offrande du vase de parfum faite
par Marie, et il lui reprocha son imprévoyance. C’est ainsi qu’au
lieu d’apprendre, il voulait instruire notre Seigneur sur l’opportunité
de l’acte de Marie.
Judas et Pierre eurent l’occasion et le privilège d’assister
constamment aux leçons du Christ et de profiter de son exemple
pour corriger les mauvais traits de leur caractère. Tout en enten-
dant Jésus dénoncer l’hypocrisie et la corruption des Pharisiens, ils
voyaient avec quelle sollicitude et quels efforts leur Maître cherchait
à changer ceux qui l’accusaient avec tant de sévérité. Le Sauveur
pleurait en constatant les ténèbres où ils étaient plongés. Il gémissait
sur Jérusalem, s’écriant dans son amour : “Combien de fois ai-je
voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée
sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu !”
Luc 13 :34
.
La patience de Jésus
Pierre était hardi, inflexible, prompt et zélé dans tout ce qu’il
faisait. Le Christ vit en lui des qualités qui devaient être de grande
valeur pour l’Eglise. C’est pourquoi il le prit avec lui afin que tout ce
qu’il y avait de bon et de précieux puisse être préservé, et que, par les
leçons de son Maître, ce qu’il y avait de rude dans ses manières soit
adouci. Si son cœur était vraiment transformé par la grâce divine,
un changement extérieur s’opérerait et se verrait dans des actes de
bonté, de charité et de bienveillance. Jamais Jésus ne fut froid et
inabordable. Souvent des personnes affligées allaient le trouver dans
sa retraite, lorsqu’il avait le plus besoin de calme et de repos, mais il
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avait un regard de bonté et une parole encourageante pour chacun.
Il était un modèle de vraie bienveillance. Pierre renia son Maître,
mais il s’en repentit ensuite et s’humilia profondément de ce grand