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Un avertissement négligé
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souffrent, qu’ils n’auraient plus le temps de parler de leur prétendue
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habileté à juger sur les apparences et de disséquer le caractère des
autres.
Que ceux qui ont été longtemps dans de grandes églises se
rendent ailleurs afin de semer et de moissonner pour le Maître. En
s’efforçant de gagner des âmes, ils s’oublieront eux-mêmes et verront
tant de besogne à accomplir, tant de gens à éclairer, qu’ils n’auront
plus le temps de s’occuper des fautes d’autrui ni de travailler dans
un sens négatif.
La réunion de beaucoup de croyants dans un même lieu tend
à encourager la critique et la calomnie. Un grand nombre d’entre
eux passent leur temps à voir et à écouter ce qu’il peut y avoir de
mal chez les autres. Ils ne se rendent pas compte du grand péché
qu’ils commettent. Ils oublient que les paroles prononcées feront leur
chemin, et que par leur soupçon ils répandent une mauvaise semence
qui portera ses fruits. On ne connaîtra vraiment l’abondance de cette
récolte qu’au dernier jour où toutes les pensées, toutes les paroles et
tous les actes seront amenés en jugement.
Les propos inconsidérés, peu aimables, prennent plus d’impor-
tance lorsqu’ils sont répétés. Chacun y ajoute un mot, tant et si bien
que le faux rapport prend des proportions considérables. C’est ainsi
que l’on commet de graves injustices. Par leurs soupçons et leurs
jugements erronés, ces calomniateurs se font un grand tort à eux-
mêmes et jettent la discorde dans l’église. S’ils pouvaient voir les
choses comme Dieu les voit, ils changeraient d’attitude, et compren-
draient à quel point, alors qu’ils cherchaient à découvrir les fautes
de leurs frères et de leurs sœurs, ils ont négligé l’œuvre qui leur était
confiée.
Le temps passé à critiquer les intentions et les actes des serviteurs
du Christ serait bien mieux employé à la prière. Si ceux qui accusent
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les autres connaissaient la vérité touchant les frères qu’ils critiquent,
ils auraient souvent une opinion bien différente. Au lieu de censurer
et de condamner, il vaudrait beaucoup mieux que chacun dise : “Je
dois travailler à mon propre salut ; si je collabore avec celui qui désire
sauver mon âme, je veillerai avec soin sur moi-même, j’ôterai de ma
vie tout ce qui est mal, afin de devenir une nouvelle créature et de
vaincre toutes mes erreurs. Donc, au lieu d’affaiblir ceux qui luttent
contre le péché, je les affermirai par des paroles encourageantes.”