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La Tragédie des Siècles
l’empereur exige qu’on nous livre à ses tribunaux, nous sommes
prêts à comparaître. Vous ne pouvez pas défendre notre foi. C’est à
ses risques et périls que chacun doit croire.”
La puissance qui ébranla le monde au temps de la Réforme
provenait du sanctuaire de la prière. Dans une sainte assurance, les
serviteurs de Dieu posèrent leur pied sur le rocher des promesses
divines. Pendant la diète d’Augsbourg, Luther ne passa pas un jour
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sans consacrer à la prière trois des meilleures heures de la journée.
Dans le secret de son cabinet de travail, il répandait son âme devant
Dieu en paroles pleines d’adoration mêlées d’expressions de crainte
et d’espérance. “Je sais que tu es notre Père et notre Dieu”, disait
le réformateur, “et que tu dissiperas les persécuteurs de tes enfants ;
car tu es toi-même en danger avec nous. Toute cette affaire est la
tienne, et ce n’est que contraints par toi que nous y avons mis la
main. Défends-nous donc, ô Père !”
Il écrivait à Mélanchthon, que rongeait l’inquiétude : “Grâce
et paix par Jésus-Christ ! — Par Jésus-Christ, dis-je, et non par le
monde ! Amen. Je hais d’une haine véhémente ces soucis extrêmes
qui te consument. Si la cause est injuste, abandonnons-la ; si elle est
juste, pourquoi ferions-nous mentir les promesses de celui qui nous
commande de dormir sans crainte ! Le Christ ne fera pas défaut à
l’œuvre de la justice et de la vérité. Il vit, il règne : par quelle crainte
pouvons-nous être troublés ?”
Dieu entendit les cris de ses serviteurs. Il donna aux princes et
aux ministres grâce et courage pour soutenir la vérité contre le prince
des ténèbres de ce siècle. “Voici, je mets en Sion une pierre angulaire,
choisie, précieuse ; et celui qui croit en elle ne sera point confus
Les réformateurs protestants avaient édifié sur Jésus-Christ, et les
portes de l’enfer ne prévalurent point contre eux.
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1.
1 Pierre 2 :6
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