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Chapiter 14 — Progrès de la Réforme en Angleterre
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chrétien
et
Grâce abondante
, ont amené un grand nombre d’âmes
sur le sentier de la vie.
Baxter, Flavel, Aleine et d’autres hommes doués, cultivés, et
d’une vie chrétienne austère, se levèrent à leur tour pour défendre
vaillamment “la foi qui a été transmise aux saints une fois pour
toutes”. L’œuvre accomplie par ces hommes proscrits par les autori-
tés civiles est impérissable. La
Source de la Vie
et la
Méthode de la
Grâce
, de Flavel, ont montré à des milliers d’âmes comment on se
donne à Jésus. Le
Pasteur chrétien
, de Baxter, a été en bénédiction
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à ceux qui désiraient un réveil de l’œuvre de Dieu, et son
Repos
éternel des saints
a fait connaître à de nombreux lecteurs “le repos
qui reste pour le peuple de Dieu”.
Un siècle plus tard, en un temps de grandes ténèbres spirituelles,
parurent de nouveaux porte-lumière ; c’étaient Whitefield et les deux
Wesley. Sous la domination de l’Eglise établie, l’Angleterre avait
subi un déclin religieux qui l’avait ramenée à un état voisin du
paganisme. La religion naturelle constituait l’étude favorite du clergé
et renfermait presque toute sa théologie. Les classes supérieures se
moquaient de la piété et se flattaient d’être au-dessus de ce qu’elles
appelaient du fanatisme. Les classes inférieures étaient plongées
dans l’ignorance et le vice, et l’Eglise n’avait ni le courage ni la foi
nécessaires pour soutenir la cause chancelante de la vérité.
La grande doctrine de la justification par la foi, si bien mise en
relief par Luther, était tombée dans l’oubli ; elle avait cédé le pas à
la doctrine romaine du salut par les bonnes œuvres. Whitefield et les
Wesley, membres de l’Eglise établie et honnêtes chercheurs de la
grâce de Dieu, avaient appris à la trouver dans une vie vertueuse et
dans l’observation des rites de la religion.
Un jour où Charles Wesley, gravement malade, attendait sa fin,
on lui demanda sur quoi reposait son espérance de vie éternelle. “J’ai
servi Dieu au mieux de mes connaissances”, répondit-il. L’ami qui
lui avait posé cette question ne paraissant pas entièrement satisfait
de la réponse, Wesley se dit : “Quoi ! mes efforts ne seraient pas une
base suffisante ? Voudrait-il me priver de mes mérites ? Je n’ai pas
autre chose sur quoi me reposer
” Telles étaient les ténèbres qui
avaient envahi l’Eglise, voilant le dogme de l’expiation, ravissant au
1. John Whitehead,
Life of the Rev. Charles Wesley, 102
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