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La Tragédie des Siècles
seul pour mon salut ; et je reçus l’assurance qu’il m’avait enlevé mes
péchés, oui, les miens, et qu’il me sauvait de la loi du péché et de la
mort
Il venait de passer de longues et mornes années de luttes, de
privations volontaires et de remords dans le seul dessein de trouver
la paix de Dieu ; et maintenant, il l’avait trouvée ; il venait de décou-
vrir que cette grâce, qu’il avait en vain demandée aux prières, aux
aumônes et aux actes d’abnégation, est un pur don accordé “sans
argent et sans aucun prix” !
Quand il fut affermi dans la foi en Jésus-Christ, Wesley conçut
l’ardent désir de répandre en tous lieux le glorieux Evangile de
la grâce gratuite de Dieu. “Je considère le monde entier comme
ma paroisse, par quoi je veux dire que partout où je me trouve, je
considère que j’ai le droit et le devoir strict d’annoncer la bonne
nouvelle du salut à tous ceux qui veulent m’entendre
Il persévéra dans sa vie de frugalité et de renoncement, où il
ne voyait plus la
condition
, mais la
conséquence
de sa foi ; non
la
racine
, mais le
fruit
de la sainteté. La grâce de Dieu en Jésus-
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Christ est le fondement des espérances du chrétien, et cette grâce se
manifeste par l’obéissance. Wesley consacra sa vie à la proclamation
des grandes vérités qu’il avait reçues : la justification par la foi au
sang expiatoire du Sauveur et la puissance régénératrice du Saint-
Esprit dans le cœur, vérités dont le fruit est une vie conforme à celle
de Jésus.
Whitefield et les deux Wesley avaient été préparés en vue de leur
mission par le sentiment vif et prolongé de leur état de perdition ; en
outre, afin de pouvoir tout endurer comme de bons soldats du Christ,
ils durent passer par la fournaise du mépris et de la persécution, et
cela tant à l’université qu’après leur entrée dans le ministère. Par
dérision, leurs condisciples impies leur donnèrent, à eux et à leurs
amis, le nom de “méthodistes”, dont s’honore aujourd’hui l’une des
plus puissantes Eglises d’Angleterre et d’Amérique.
En leur qualité de membres de l’Eglise anglicane, ils étaient
fortement attachés aux formes de son culte ; mais le Seigneur leur
présenta dans sa Parole un idéal plus élevé. Le Saint-Esprit les poussa
2.
John Wesley, 87
.
3.
John Wesley, 118
.