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La Tragédie des Siècles
tous ses fruits. On ne remontait pas des effets à la cause, et on ne
découvrait pas la source des misères publiques. C’est lors de la
Révolution, où la loi de Dieu fut ouvertement supprimée par l’As-
semblée nationale, et surtout sous le règne de la Terreur qui suivit,
que chacun put voir les conséquences de l’abandon des préceptes
divins.
Quand la France renia Dieu publiquement et rejeta la Bible,
les impies — comme aussi les démons — exultèrent de voir enfin
la réalisation de leur plus cher désir : un royaume affranchi des
restrictions de la loi de Dieu ! “Parce qu’une sentence contre les
mauvaises actions ne s’exécute pas promptement, le cœur des fils de
l’homme se remplit en eux du désir de faire le mal
” Ils ignorent
que la violation d’une loi juste entraîne nécessairement une pénalité
et que, si le châtiment ne suit pas toujours de près la transgression,
il n’en est pas moins certain. Des siècles d’apostasie et d’iniquité
avaient accumulé “un trésor de colère pour le jour de la colère” ;
aussi, une fois la coupe de leur iniquité comblée, les prévaricateurs
et les impies apprirent que lasser la patience divine est une chose
terrible. L’Esprit de Dieu, dont la puissance protectrice imposait
un frein à la cruauté de Satan, s’étant partiellement retiré, l’être
implacable qui trouve ses délices à faire souffrir les hommes put
agir à sa guise. Ceux qui avaient choisi le sentier de la révolte
eurent bientôt l’occasion d’en mesurer les conséquences sur une
terre couverte de forfaits indescriptibles.
“A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la
dixième partie de la ville [de la grande ville : la chrétienté, à savoir
la France] tomba.”
Des provinces dévastées et des villes ruinées monta, lamentable
et amère, une clameur désespérée. La France était secouée comme
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par un “tremblement de terre”. La religion, la loi, l’ordre social,
la famille, l’Eglise et l’Etat, tout était abattu par la main impie qui
s’était levée contre la loi de Dieu. Ces paroles du Sage se justifiaient :
“Le bonheur n’est pas pour le méchant.” “Cependant, quoique le
pécheur fasse cent fois le mal et qu’il y persévère longtemps, je sais
aussi que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, parce qu’ils
1.
Ecclésiaste 8 :11
.