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La Tragédie des Siècles
ait reconnu, d’une façon complète, le droit à la liberté de conscience.
Le principe fondamental de la nouvelle colonie fut ainsi formulé :
“Chacun aura la liberté de servir Dieu selon les lumières de sa
conscience
” Le petit Etat de Rhode-Island était destiné à devenir
l’asile des opprimés. Son influence devait s’accroître à tel point que
son principe fondamental — la liberté civile et religieuse — est
devenu la pierre angulaire de la République américaine.
Dans la Déclaration de l’Indépendance, auguste document dont
ils ont fait la charte de leurs libertés, les fondateurs de la grande
République disent : “Nous maintenons — à titre de vérités évidentes
— que tous les hommes sont créés égaux, et que le Créateur leur
a donné des droits inaliénables parmi lesquels se trouvent : la vie,
la liberté et la recherche du bonheur.” D’autre part, la Constitution
américaine garantit l’inviolabilité de la conscience dans les termes
les plus positifs. Elle dit : “Aucune formalité ou croyance religieuse
ne pourra jamais être exigée comme condition d’aptitude à une
fonction ou charge publique aux Etats-Unis.” “Le Congrès ne pourra
faire aucune loi relative à l’établissement d’une religion ou qui en
interdise le libre exercice.”
[318]
“Les auteurs de la Constitution ont reconnu le principe immortel
en vertu duquel les relations de l’homme avec son Dieu — donc
les droits de la conscience — sont inaliénables et échappent à toute
législation humaine. Il n’était pas nécessaire d’argumenter longue-
ment pour établir cette vérité dont chacun est conscient dans son
for intérieur. Cette certitude a soutenu les martyrs au milieu des
tortures et des flammes des bûchers. Ils croyaient que les devoirs
envers Dieu priment les lois humaines et que l’homme n’avait aucun
droit sur leur conscience. C’est là un principe inné que personne ne
peut extirper
Lorsqu’on apprit en Europe qu’il existait un pays où chacun
pouvait jouir du fruit de ses labeurs et vivre selon sa conscience,
des milliers de gens affluèrent sur les rivages du Nouveau Monde.
Les colonies se multiplièrent rapidement. “Par une loi spéciale, le
Massachusetts offrit bon accueil et assistance, aux frais de l’Etat,
aux chrétiens de toute nationalité qui fuiraient à travers l’Atlantique
2.
Martyn 5 :354
.
1.
Congressional Documents
(U.S.A.), Ser. 200, Doc. 271.