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La Tragédie des Siècles
quand, dix jours plus tard, le Consolateur descendit sur eux, les revê-
tant de la puissance d’en haut et leur donnant la sensation ineffable
de la présence de Jésus, alors, pour rien au monde, ils n’auraient
consenti à échanger le ministère de l’Evangile et la “couronne de
justice” qui leur était réservée, contre le trône terrestre qu’ils avaient
convoité dans les premiers temps de leur apostolat. “Celui qui peut
faire ... infiniment au-delà de tout ce que nous demandons et pen-
sons”, leur avait accordé, avec “la communion de ses souffrances”,
la communion de sa joie, celle de “conduire à la gloire beaucoup de
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fils”, c’est-à-dire un “poids éternel de gloire”, avec lequel les afflic-
tions de l’heure présente ne peuvent soutenir aucune comparaison.
L’épreuve des disciples qui prêchèrent “l’Evangile du royaume”
lors de la première venue du Seigneur, a eu sa contrepartie dans
l’histoire des prédicateurs de sa seconde venue. Les apôtres avaient
dit : “Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche.” De
même, Miller et ses collaborateurs annonçaient que la dernière et la
plus longue période prophétique des Ecritures tirait à sa fin, que le
jour du jugement était imminent et que le royaume éternel allait être
établi. La prédication des premiers disciples touchant l’accomplisse-
ment des temps était basée sur les soixante-dix semaines de
Daniel
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. Il en était de même du message de Miller et de ses associés, qui
annonçait la fin de la période des deux mille trois cents jours de
(
Daniel 8 :14
), dont les soixante-dix semaines faisaient partie. Cha-
cun de ces deux messages était basé sur l’accomplissement d’une
portion de la même grande période prophétique.
Comme les premiers disciples, Miller et ses collaborateurs ne
comprirent pas exactement la portée du message qu’ils proclamaient.
Des erreurs ayant cours depuis longtemps dans l’Eglise les empê-
chaient d’arriver à une interprétation correcte d’un point important
de la prophétie. C’est pourquoi, bien qu’ils fissent entendre au monde
le message que Dieu leur avait confié, ils subirent une déception.
En expliquant ces paroles de (
Daniel 8 :14
) : “Deux mille trois
cents soirs et matins, puis le sanctuaire sera purifié”, Miller, adoptant
l’idée généralement admise que le sanctuaire était la terre, crut qu’il
s’agissait de la purification de notre globe par le feu au jour de Dieu,
et il en conclut que la fin des deux mille trois cents années coïncidait
avec la seconde venue du Christ. Son erreur provenait de ce qu’il
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avait adopté une croyance populaire touchant le sanctuaire.