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Chapiter 20 — Un grand réveil religieux
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L’apôtre Paul avertissait l’Eglise de son temps que le retour du
Christ n’était pas imminent. Il faut, disait-il, “que l’apostasie soit
arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché
. On
ne devait donc attendre le second avènement de Jésus qu’après la
grande apostasie et le règne de “l’homme du péché”. Les expres-
sions “homme du péché”, “adversaire”, “mystère d’iniquité”, “fils
de la perdition” désignent la papauté, qui devait, selon la prophétie,
exercer sa suprématie pendant mille deux cent soixante ans. Cette
période expirant en 1798, la venue du Christ ne pouvait avoir lieu
avant cette date.
Un message de ce genre n’a jamais été annoncé dans les siècles
passés. Paul, nous l’avons vu, ne l’a pas prêché ; il plaçait le retour
du Christ dans un lointain avenir. Les réformateurs ne l’ont pas
proclamé non plus. Martin Luther voyait le jour du jugement à
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quelque trois siècles de son temps. Mais, depuis 1798, le livre de
Daniel a été descellé, la connaissance de la prophétie a augmenté, et
le message solennel de la proximité du jugement a été proclamé.
Comme la Réforme du seizième siècle, le mouvement adventiste
a éclaté simultanément dans différentes parties de la chrétienté. En
Europe et en Amérique, des hommes de foi et de prière se sont sentis
poussés à étudier les prophéties. Dans divers pays, des groupes isolés
de chrétiens sont parvenus, par la seule étude de la Parole de Dieu, à
la conclusion que le retour du Christ est à la porte et que la fin de
toutes choses est proche.
En 1821, trois ans après que Miller fut arrivé à la conclusion que
les prophéties aboutissaient au temps du jugement, le missionnaire
Joseph Wolff commença à proclamer la proximité du retour du
Christ. Il était né en Allemagne, de parents juifs. Son père était
rabbin. Esprit vif et curieux, il écoutait, tout jeune encore, avec la
plus grande attention, les conversations qui avaient lieu chez son
père, où des Juifs pieux se réunissaient chaque jour pour s’entretenir
de l’avenir de leur peuple, de la gloire du Messie à venir et de la
restauration d’Israël. Entendant un jour parler de Jésus de Nazareth,
le jeune garçon demanda qui était cet homme. “Un Juif de génie, lui
fut-il répondu ; mais comme il se disait être le Messie, le sanhédrin
l’a condamné à mort. — Pourquoi Jérusalem est-elle détruite, et
2.
2 Thessaloniciens 2 :3
.