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Chapiter 20 — Un grand réveil religieux
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Comme Bengel préparait un sermon sur le chapitre vingt et un de
l’Apocalypse pour un dimanche de l’Avent, son attention se porta sur
la seconde venue du Christ. Il comprit, comme jamais auparavant,
les prophéties de l’Apocalypse. Subjugué par l’importance et la
gloire des scènes de la fin, il se vit contraint d’abandonner ce sujet
pendant quelque temps. Un jour, en chaire, cette question se présenta
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de nouveau à lui avec une telle clarté et une telle puissance que dès
ce moment il se consacra à l’étude des prophéties, mais surtout à
celles de l’Apocalypse. Il y découvrit bientôt qu’elles annonçaient
la proximité de la venue du Christ. Il en fixa la date qui était, à
quelques années près, celle que Miller devait fixer par la suite.
Les écrits de Bengel se répandirent dans toute la chrétienté. Ses
vues sur la prophétie furent plus généralement accueillies dans le
Wurtemberg. Après sa mort, le mouvement se poursuivit en Al-
lemagne et dans les pays voisins. Bientôt, quelques croyants se
rendirent en Russie, où ils formèrent des colonies dans lesquelles la
foi au prochain retour du Christ s’est conservée jusqu’à ce jour.
La lumière brilla aussi en France et en Suisse. A Genève, où
Farel et Calvin avaient implanté la Réforme, le message du second
avènement fut annoncé par Gaussen. pasteur et professeur de théo-
logie. Au cours de ses études, il s’était trouvé en contact avec le
rationalisme qui dominait en Europe au XVIII
e
siècle et au commen-
cement du XIX
e
. Quand il entra dans le ministère, non seulement
il ignorait la foi véritable, mais il était enclin au scepticisme. La
lecture de l’histoire universelle de Rollin, faite dans sa jeunesse,
avait cependant attiré son attention sur le second chapitre du livre
de Daniel. Frappé du merveilleux accomplissement de la prophétie
par l’histoire, il y vit un témoignage en faveur de l’inspiration des
Ecritures, qui fut pour lui comme une ancre au milieu des périls
des années subséquentes. Les enseignements du rationalisme ne lui
donnant pas satisfaction, il étudia avec ardeur la Parole de Dieu qui
l’amena à une foi positive
Son étude de la prophétie l’amena à la certitude de la proximité
du retour du Seigneur. Convaincu de la solennité et de l’impor-
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tance de cette grande vérité, il voulut la présenter en public. Mais
la croyance populaire, selon laquelle les prophéties de Daniel sont
1. Voir Appendice.