Page 323 - La Trag

Basic HTML Version

Chapiter 20 — Un grand réveil religieux
319
Ses ouvrages sur la prophétie
soulevèrent aussi un grand in-
térêt. Du haut de sa chaire de théologie, par la presse et comme
catéchiste, Gaussen continua, pendant des années, à exercer une
grande influence, et il amena beaucoup de personnes à étudier les
prophéties relatives aux derniers temps.
En Scandinavie, le message du retour du Seigneur provoqua un
vif intérêt. Bien des pécheurs, secouant leur torpeur, furent amenés
à confesser leurs péchés et à en chercher le pardon au nom de Jésus-
Christ. Mais le clergé de l’Eglise établie, hostile au mouvement,
réussit à faire incarcérer plusieurs de ses propagateurs. A plusieurs
reprises, là où les hérauts du message furent réduits au silence, Dieu
jugea bon de le faire proclamer de façon miraculeuse par de petits
enfants. N’étant pas majeurs, ils purent parler sans être inquiétés par
la loi.
Le mouvement se dessina surtout parmi les ouvriers, dans les
humbles habitations desquels on se réunissait pour entendre l’aver-
tissement. Les enfants-prédicateurs appartenaient eux-mêmes, pour
la plupart, à des familles pauvres. Certains d’entre eux n’avaient pas
plus de six à huit ans ; et bien que leur vie témoignât de leur amour
pour le Sauveur, ils n’étaient pas plus doués que les autres enfants
de leur âge. Mais dès qu’ils parlaient en public, il était évident qu’un
[397]
pouvoir supérieur s’emparait d’eux. Le ton de leur voix et leur atti-
tude changeaient subitement, et ils faisaient entendre l’avertissement
du jugement avec solennité et puissance. Dans les termes mêmes
de l’Ecriture, ils répétaient : “Craignez Dieu et donnez-lui gloire,
car l’heure de son jugement est venue.” En censurant le péché, ils
condamnaient aussi bien la mondanité et la tiédeur spirituelle que
l’immoralité et le vice, et ils pressaient leurs auditeurs de fuir la
colère à venir.
On les écoutait en tremblant. Le Saint-Esprit parlait aux cœurs.
Plusieurs en vinrent à sonder les Ecritures avec un nouvel intérêt ;
les intempérants et les libertins se réformaient, les cupides abandon-
naient leurs pratiques malhonnêtes. Il se fit une œuvre si puissante
que même des pasteurs de l’Eglise établie durent y reconnaître la
main de Dieu.
2. Voir Appendice.