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Chapiter 20 — Un grand réveil religieux
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la venue de Jésus. Et comme le nombre des pasteurs qui acceptaient
ce message était relativement restreint, ce dernier fut surtout confié
à des laïques. Des fermiers quittaient leurs champs, des artisans
leurs outils, des négociants leurs marchandises et des hommes de
carrières libérales leur profession. Mais le nombre de ces ouvriers
restait bien insuffisant. La condition d’une Eglise refroidie et d’un
monde plongé dans les ténèbres pesait lourdement sur le cœur des
véritables sentinelles ; aussi enduraient-elles la fatigue et les priva-
tions pour appeler les hommes à la conversion et au salut. En dépit de
l’opposition de Satan, l’œuvre du Seigneur progressait rapidement
et des milliers d’âmes acceptaient la bonne nouvelle du retour du
Christ.
Partout, mondains et membres d’église étaient instamment ex-
hortés à fuir la colère à venir. Comme Jean-Baptiste, le précurseur,
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les prédicateurs “mettaient la cognée à la racine des arbres” et in-
vitaient chacun à “produire du fruit digne de la repentance”. Leurs
appels solennels offraient un contraste frappant avec les paroles de
paix et de sûreté qui retentissaient du haut des chaires populaires.
Aussi, partout où il était prêché, leur message remuait les cœurs. Le
témoignage simple, direct et convaincant des Ecritures, accompagné
de la puissance du Saint-Esprit, était irrésistible. Des chrétiens de
nom, sortant de leur fausse sécurité, confessaient leur tiédeur, leur
mondanité, leur incrédulité, leur orgueil et leur égoïsme. Ils deman-
daient avec larmes : “Que faut-il que je fasse pour être sauvé ?” Un
grand nombre se donnaient à Dieu, changeaient de vie et vouaient
désormais aux choses célestes des affections qu’ils avaient aupara-
vant réservées à celles de la terre. Animés de l’Esprit de Dieu et le
cœur ému, ils joignaient leurs voix à cette proclamation : “Craignez
Dieu, et donnez-lui gloire ; car l’heure de son jugement est venue.”
Ceux qui avaient causé quelque tort à leur prochain avaient hâte
de le réparer. Tous ceux qui avaient trouvé la paix souhaitaient la
faire connaître à d’autres. Les parents demandaient à Dieu la conver-
sion de leurs enfants. L’orgueil et les discordes au sein des familles
étaient remplacés par des confessions sincères, et les convertis tra-
vaillaient au salut de ceux qui leur étaient chers. Des prières ferventes
montaient vers le ciel. Partout on trouvait des âmes angoissées qui
plaidaient avec Dieu. Plusieurs passaient des nuits entières en prière
pour obtenir l’assurance du pardon de leurs péchés ou la conver-