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Chapiter 20 — Un grand réveil religieux
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lennel, ils jouissaient de la communion avec Dieu, gage d’un radieux
avenir. Ceux qui ont goûté cette espérance et cette assurance n’ou-
blieront jamais la douceur infinie de ces heures d’attente. Quelques
semaines avant le temps fixé, ils abandonnèrent en grande partie
leurs occupations temporelles. Ils scrutaient les pensées et les émo-
tions de leur cœur avec le même soin que s’ils avaient été sur leur
lit de mort. Aucun d’eux, contrairement à ce dont on les accusa, ne
songeait à se confectionner des “robes d’ascension
. En revanche,
tous éprouvaient le besoin d’une préparation intérieure pour aller à
la rencontre du Sauveur. Leurs “robes blanches”, c’étaient la pureté
de leur âme et leur vie libérée du péché par le sang expiatoire de
Jésus-Christ. Plût à Dieu que ceux qui, aujourd’hui, professent être
le peuple de Dieu aient toujours les mêmes dispositions à l’intros-
pection, la même ferveur, la même foi ! S’ils s’humiliaient ainsi
devant le Seigneur et faisaient monter leurs supplications devant
le propitiatoire, ils jouiraient d’une vie intérieure infiniment plus
féconde et plus riche. La prière, la vraie conviction du péché et la foi
vivante sont trop rares ; voilà pourquoi beaucoup se trouvent privés
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de la grâce abondante que le Sauveur tient en réserve pour eux.
Dieu avait voulu éprouver son peuple. Sa main avait couvert
une erreur dans le calcul des périodes prophétiques. Elle ne fut pas
plus remarquée par les adventistes que par leurs savants adversaires.
Ces derniers disaient : “Votre calcul des périodes prophétiques est
exact ; un grand événement doit se produire ; mais ce n’est pas ce
que Miller annonce : c’est la conversion du monde, et non pas le
retour du Christ
La date passa, et Jésus-Christ ne vint pas apporter la délivrance
aux fidèles qui, débordants de foi et d’amour, l’attendaient. Le désap-
pointement fut amer, mais les desseins de Dieu s’accomplissaient :
les sentiments de ceux qui n’avaient pas eu de mobile plus noble que
la crainte avaient été révélés. Leur profession de foi n’avait changé
ni leur cœur ni le cours de leur vie. Quand ils virent que l’événe-
ment attendu n’arrivait pas, ils déclarèrent qu’ils n’éprouvaient pas
la moindre déception : ils n’avaient jamais cru au retour du Christ,
1. Voir Appendice.
1. Voir Appendice.