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La Tragédie des Siècles
une déception. Quand vint l’épreuve, leur lumière pâlit et leur foi
les abandonna.
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“Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent.”
Le retard de l’époux représente la vaine attente du Seigneur au temps
fixé, le désappointement qui s’ensuivit et l’apparent délai apporté à
l’accomplissement de la prophétie. En ce temps d’incertitude, la foi
des croyants superficiels et des demi-convertis ne tarda pas à fléchir ;
mais ceux dont la foi reposait sur une connaissance personnelle des
Ecritures avaient pris pied sur un rocher que les vagues du désespoir
ne pouvaient ébranler. Il est dit dans la parabole des dix vierges que
“toutes s’assoupirent et s’endormirent”, les unes dans l’insouciance
et l’abandon de leur foi, les autres dans l’attente patiente d’une plus
abondante lumière. Ces dernières elles-mêmes semblèrent perdre
une partie de leur zèle et de leur ardente piété. Ainsi, lors du grand
désappointement de 1844, chaque croyant dut tenir ferme ou tomber
pour son propre compte.
Alors, on vit surgir une vague de fanatisme. Plusieurs de ceux
qui avaient professé un grand zèle pour le message, cessant de recon-
naître la Parole de Dieu comme guide unique et infaillible, devinrent,
tout en se disant guidés par l’Esprit, les jouets de leurs sentiments,
de leurs impressions et de leur imagination. Ces exaltés s’élevaient
violemment contre tous ceux qui se refusaient de les suivre. Leurs
extravagances, désapprouvées par la plupart des adventistes, n’en
attirèrent pas moins l’opprobre sur la cause de la vérité.
Satan usait de ce moyen pour enrayer et détruire l’œuvre de Dieu.
Les gens avaient été profondément ébranlés par le mouvement ad-
ventiste ; des milliers de pécheurs s’étaient convertis, et des hommes
fidèles continuaient à se consacrer à la proclamation de la vérité. Le
prince des ténèbres, qui perdait ses sujets, s’efforçait ainsi de pous-
ser aux extrêmes, par ses séductions, certains croyants. Ses agents,
aux aguets, s’emparaient de toute erreur, de toute faute, de toute
inconvenance, les exagéraient démesurément aux yeux du monde
et ridiculisaient les adventistes et leurs croyances. De cette façon,
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plus étaient nombreux les inconvertis que l’ennemi pouvait attirer à
la foi adventiste et faire passer pour les représentants authentiques
de celle-ci, plus était grand l’avantage qu’il pouvait en tirer pour sa
cause.