Page 353 - La Trag

Basic HTML Version

Chapiter 22 — Prophéties accomplies
349
conforme aux preuves établissant que les deux mille trois cents jours
aboutissaient en automne, et la conclusion semblait évidente.
[433]
Dans la parabole des dix vierges, le temps d’attente et de som-
nolence est suivi de la venue de l’époux. Cela concordait avec les
arguments qui précèdent, tirés à la fois de la prophétie et de la
symbolique mosaïque. Tout cela parut aux fidèles d’une solidité
inébranlable et des milliers de voix s’unirent pour faire entendre “le
cri de minuit”.
Le mouvement se répandit dans le pays comme un raz de marée
et se propagea de ville en ville et de village en village jusque dans
les localités les plus reculées. Devant ce réveil et cette proclamation,
le fanatisme disparut comme la gelée blanche sous les chauds rayons
du soleil. Les doutes et les incertitudes des croyants se dissipèrent ;
l’espérance et le courage ranimèrent tous les cœurs. L’œuvre était
exempte des excentricités engendrées par l’agitation humaine non
contrôlée par l’Esprit et la Parole de Dieu. Ce mouvement était pareil
aux temps d’humiliation et de retour à Dieu qui, chez l’ancien Israël,
accompagnaient parfois l’intervention des prophètes. Il portait les
caractéristiques des vrais réveils de tous les siècles : peu d’exaltation,
mais beaucoup de sincérité dans la confession des péchés et dans
le renoncement au monde. On persévérait dans la prière et on se
consacrait entièrement à Dieu. Se préparer pour la venue du Seigneur,
tel était le grand souci de chacun.
Miller décrivait ainsi ce réveil : “On ne voit pas de grandes
manifestations de joie : il semble qu’on les réserve pour le jour
où le ciel et la terre s’uniront dans une allégresse inénarrable et
glorieuse. On n’entend point d’acclamations : cela aussi est réservé
pour le moment où retentira la voix de l’archange. Les chanteurs
sont silencieux : ils attendent le moment de se joindre aux chœurs
angéliques. ... Il n’y a pas de divergences de vues : tous ne sont
qu’un cœur et qu’une âme
[434]
Un autre témoin oculaire rendait ce témoignage : “L’attente
du Christ produisait partout un sérieux retour sur soi-même et une
profonde humiliation devant le Dieu des cieux. Elle bannissait les
choses du monde, remplaçait les controverses et les animosités par la
confession réciproque des offenses. D’humbles et ferventes prières,
1. Bliss,
Memoirs of William Miller, 270, 271
.