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La Tragédie des Siècles
arrosées de larmes, imploraient de Dieu l’assurance de son pardon.
L’abdication et la reddition du moi devant Dieu dépassaient tout ce
que nous avions jamais vu. Selon la prédication de Joël relative au
jour de l’Eternel, on “déchirait son cœur et non ses vêtements”, on
“retournait à l’Eternel avec jeûnes, larmes et lamentations”. Confor-
mément à la promesse de Dieu à Zacharie, un “esprit de grâce et
de supplication était répandu” sur ses enfants ; ils “tournaient les
regards vers celui qu’ils avaient percé”, “le deuil était grand dans le
pays, ... et ceux qui attendaient le Seigneur humiliaient leur âme”
devant lui
De tous les grands mouvements religieux qui se sont succédé
depuis les jours des apôtres, aucun n’a été moins entaché par les
imperfections humaines et les pièges de Satan que celui de l’automne
de 1844
Aujourd’hui encore, après bien des années, tous ceux qui
participèrent à ce mouvement et qui sont restés dans les mêmes
convictions, ressentent l’influence bénie de ce puissant réveil et
témoignent qu’il fut l’œuvre de Dieu.
Au cri de : “Voici l’époux, allez à sa rencontre !” les vierges “se
réveillèrent, et préparèrent leurs lampes”. On s’était mis à étudier la
Parole de Dieu avec un intérêt et une ferveur inconnus jusqu’alors.
Des anges du ciel avaient été envoyés auprès des fidèles abattus
pour relever leur courage et les préparer à recevoir le message. Cette
œuvre ne s’appuyait pas sur la sagesse ou l’érudition de l’homme,
mais sur la puissance de Dieu. Les hommes qui, les premiers, en-
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tendirent l’appel et obéirent n’étaient pas les mieux doués, mais les
plus humbles et les plus pieux. Versant des larmes de joie, des fer-
miers avaient délaissé leur moisson dans les champs, et des artisans
avaient quitté leurs outils pour aller porter l’avertissement. Les chefs
spirituels furent parmi les derniers à adhérer à ce mouvement. Les
églises, en général, fermèrent leurs portes à ce message, et furent
abandonnées par un grand nombre de ceux qui le reçurent. Par la
volonté de Dieu, cette proclamation se joignait à celle du second
message et redoublait sa puissance.
Le message : “Voici l’époux !” ne devait pas, bien qu’il fût basé
sur des preuves bibliques formelles, se diffuser au moyen de contro-
1. Bliss, dans le
Advent Shield and Review 1 :271
(janv. 1845).
2. Ces lignes s’écrivaient en 1884.