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La Tragédie des Siècles
semaines, soit les quatre cent quatre-vingt-trois premières années de
cette période, devaient aboutir “au Christ”, à “l’Oint” (ou Messie) ;
or, le baptême et l’onction de Jésus, qui eurent lieu en l’an 27, se
produisirent exactement à la date fixée. Au milieu de la soixante-
dixième semaine, le Messie devait être “retranché”. Or, Jésus avait
été crucifié juste trois ans et demi après son baptême, au printemps
de l’an 31 de notre ère. Et comme les soixante-dix semaines (ou
quatre cent quatre-vingt-dix ans) étaient exclusivement réservées
au peuple juif, à l’expiration de cette période, en l’an 34 de notre
ère, Israël ayant définitivement rejeté le Christ en persécutant ses
disciples, les apôtres s’étaient tournés vers les Gentils. Les quatre
cent quatre-vingt-dix premières années écoulées, il restait encore
mille huit cent dix ans de la période des deux mille trois cents. Si
l’on ajoute 1810 à l’an 34, on aboutit à l’année 1844. C’est alors,
dit l’ange, que “le sanctuaire sera purifié”. tous les détails de la
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prophétie s’étaient donc accomplis à point nommé.
Avec ce calcul tout cela était clair et concordant, sauf un seul
point : aucun événement répondant à la purification du sanctuaire
n’avait marqué l’année 1844. Nier que cette période aboutit à cette
date, c’était tout remettre en question et renoncer à des positions
établies par d’indéniables accomplissements de la prophétie.
Or, le Dieu qui avait conduit son peuple durant tout le cours du
grand mouvement adventiste, celui qui l’avait honoré de sa puissance
et de sa gloire, n’allait pas permettre que son œuvre sombrât dans
les ténèbres et le désespoir, taxée d’imposture et de fanatisme. Un
grand nombre de croyants abandonnaient leur ancien calcul des
périodes prophétiques et reniaient le grand mouvement qui en était
issu, mais d’autres n’étaient pas disposés à abjurer des points de foi
appuyés sur les faits, les Ecritures et le témoignage de l’Esprit de
Dieu. Convaincus d’avoir adopté dans leur étude des prophéties des
principes d’interprétation parfaitement sains, ils estimaient que leur
devoir était de rester fidèles à ce qui était acquis. Adressant à Dieu
de ferventes prières, ils se remirent à examiner les bases de leur foi,
afin de découvrir leur erreur. N’en trouvant aucune dans le calcul
des périodes prophétiques, ils en vinrent à examiner avec plus de
soin la question du sanctuaire.
Cette étude les amena d’abord à la conclusion que rien dans les
Ecritures ne soutenait la croyance populaire selon laquelle la terre