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La Tragédie des Siècles
des crimes les plus odieux et considérés comme étant la cause des
grandes calamités, telles que les famines, les pestes et les tremble-
ments de terre. Alors qu’ils étaient devenus les objets de la suspicion
et de la haine publiques, de faux témoins, toujours prêts, pour un
prix honteux, à dénoncer des innocents, s’élevèrent contre eux. Les
disciples du Christ étaient condamnés comme rebelles à l’empire,
comme ennemis de la religion, comme nuisibles à la société. Un
grand nombre d’entre eux furent livrés aux bêtes féroces ou brûlés
vifs dans les amphithéâtres. Quelques-uns étaient crucifiés ; d’autres,
couverts de peaux de bêtes féroces, étaient jetés dans l’arène et dé-
chirés par des chiens. Ces supplices constituaient souvent l’attraction
principale des fêtes publiques. Des foules immenses, rassemblées
pour jouir de ces spectacles, saluaient l’agonie des chrétiens par des
éclats de rire et des applaudissements.
Dans tous les lieux où ils cherchaient refuge, les disciples du
Christ étaient traqués comme des fauves. Obligés de se cacher dans
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des endroits désolés et solitaires, ils étaient “dénués de tout, persé-
cutés, maltraités — eux dont le monde n’était pas digne — errants
dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de
la terre
. Les catacombes donnèrent asile à des milliers d’entre
eux. Sous les collines des environs de Rome, de longues galeries
avaient été creusées dans le roc. Ces tunnels, qui se croisaient en
tous sens, s’étendaient sur des kilomètres en dehors de la ville. Dans
ces retraites souterraines, les disciples du Seigneur enterraient leurs
morts et allaient se réfugier quand ils étaient suspects et proscrits.
Lorsque l’Auteur de la vie viendra réveiller ceux qui ont combattu
le bon combat, maints martyrs sortiront de ces lugubres cavernes.
A travers ces cruelles persécutions, les témoins de Jésus gar-
dèrent la foi. Privés de tout confort, sevrés de la lumière du soleil
dans les sombres mais hospitalières profondeurs de la terre, ils ne
proféraient aucune plainte. Par des paroles de patience et d’espé-
rance, ils s’encourageaient mutuellement à endurer les privations
et la souffrance. La perte des biens de la terre ne pouvait les faire
renoncer à leur foi. Les épreuves et les persécutions ne faisaient que
les rapprocher de la récompense et du repos éternels.
1.
Hébreux 11 :37, 38
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