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La Tragédie des Siècles
sée et parfois même les termes du prophète ont été employés par
des historiens et des orateurs pour décrire la naissance et le déve-
loppement de cette nation. La bête “montait de la terre”. Or, selon
les commentateurs, le terme de l’original rendu ici par “monter de
la terre” signifierait “croître, sortir du sol comme une plante”. En
outre, comme on l’a vu, cette nation doit s’établir sur un territoire
jusqu’alors inoccupé. Un écrivain estimé, décrivant la naissance des
Etats-Unis, parle de “
ce peuple qui sort mystérieusement du néant
”,
et de cette “
semence silencieuse
qui devint un empire
. En 1850,
un journal européen voyait les Etats-Unis comme un empire mer-
veilleux “émergeant...
au milieu du silence de la terre
, et ajoutant
chaque jour à sa puissance et à son orgueil
. Dans un discours
sur les Pères pèlerins, fondateurs de cette nation, Edward Everett
disait : “Recherchaient-ils un lieu retiré, inoffensif en raison de son
obscurité, et protégé en raison de son éloignement, où la petite église
de Leyde pût jouir de la liberté de conscience ? Considérez les puis-
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santes régions sur lesquelles, par une
conquête pacifique
,... ils ont
fait flotter la bannière de la croix
!”
Elle “avait deux cornes semblables à celles d’un agneau”. Ces
cornes d’agneau symbolisent la jeunesse, l’innocence, la douceur.
Elles représentent bien les Etats-Unis au moment où le prophète
les voit “monter de la terre”, en 1798. Parmi les croyants exilés qui
s’enfuirent en Amérique pour se soustraire à l’oppression des rois
et à l’intolérance des prêtres, plusieurs étaient déterminés à établir
un Etat sur les larges bases de la liberté civile et religieuse. Leurs
aspirations ont été consignées dans la Déclaration d’Indépendance,
qui proclame cette grande vérité : “tous les hommes sont créés
égaux” et possèdent des droits inaliénables “à la vie, à la liberté et à
la recherche du bonheur”. En outre, la Constitution garantit au peuple
le droit de se gouverner lui-même par l’élection de représentants
chargés par lui d’élaborer et de faire observer les lois. La liberté
religieuse elle aussi a été assurée, chacun étant déclaré libre de servir
Dieu selon sa conscience. Le républicanisme et le protestantisme,
devenus les principes fondamentaux de cette nation, constituent le
secret de sa puissance et de sa prospérité. Les opprimés de toute la
1. G. A. Townsend,
The New World compared with the Old, 462
.
2.
The Dublin Nation
.
1.
Speech delivered at Plymouth, Mass., 11
.