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La Tragédie des Siècles
En entendant présenter les droits du septième jour, plusieurs
raisonnaient de la façon suivante : “Nous avons toujours, de même
que nos pères, observé le dimanche ; un grand nombre d’hommes
excellents et renommés pour leur piété l’ont aussi observé et sont
morts en paix. S’ils étaient dans la bonne voie, nous y sommes aussi.
[493]
L’observation de ce nouveau jour de repos nous brouillerait avec le
monde et nous priverait de toute influence sur notre entourage. Que
peut faire un petit groupe d’observateurs du septième jour contre tout
un monde d’observateurs du dimanche ?” C’est par des arguments
du même genre que les Juifs tentaient de justifier leur rejet de Jésus.
Leurs pères avaient été bénis de Dieu en offrant leurs sacrifices ;
pourquoi leurs enfants n’obtiendraient-ils pas le salut de la même
manière ? Au temps de Luther, de même, les papistes disaient que
de vrais chrétiens étaient morts dans la foi catholique, et que, par
conséquent, leur religion était suffisante pour assurer le salut. Un tel
raisonnement aboutit à la suppression de tout progrès dans la foi et
la vie religieuse.
Plusieurs avançaient que l’observation du dimanche était une
doctrine et un usage séculaires et universels de l’Eglise. On leur
répondait en démontrant que le sabbat et son observation sont plus
anciens et plus universels encore, puisqu’ils sont aussi vieux que le
monde, et possèdent la sanction des anges et du Créateur. C’est, en
effet, quand les fondements de la terre furent posés, alors que les
étoiles du matin entonnaient des chants d’allégresse et que les fils de
Dieu poussaient des acclamations, que furent jetées les bases du jour
du repos
Cette institution, qui ne se réclame d’aucune tradition,
d’aucune autorité humaine, qui fut établie par l’ancien des jours et
consacrée par sa Parole éternelle, a certainement des droits à notre
vénération.
Lorsque la réforme du jour du repos fut publiquement présentée,
des pasteurs en renom s’efforcèrent de calmer les consciences in-
quiètes en tordant le sens des Ecritures. Et ceux qui ne sondaient pas
le saint Livre pour eux-mêmes acceptèrent volontiers des conclu-
sions conformes à leurs désirs. On tenta de réfuter la vérité par
des arguments, par des sophismes, par les traditions des Pères et
l’autorité de l’Eglise. Pour soutenir la validité du quatrième com-
[494]
1. Voir
Job 38 :6, 7
et
Genèse 2 :1-3
.