Page 451 - La Trag

Basic HTML Version

Chapiter 30 — L’inimitié entre I’homme et Satan
447
ceux qui ne sont pas résolument serviteurs de Jésus-Christ sont
serviteurs de Satan. Le cœur irrégénéré aime le péché et cherche
toujours à l’excuser, tandis que le cœur renouvelé hait le péché et lui
[553]
résiste avec énergie. Quand les chrétiens recherchent la société des
mondains et des non-croyants, ils s’exposent à la tentation. Satan,
dissimulé, jette un voile sur leurs yeux. Ils ne voient pas qu’une
telle compagnie puisse leur nuire, et, à mesure qu’ils se conforment
au monde en paroles et en actions, leur aveuglement s’accroît. En
adoptant les coutumes du monde, l’Eglise ne convertira jamais celui-
ci à Jésus-Christ, mais c’est elle qui se convertira au monde. Celui
qui se familiarise avec le péché finit par ne plus en voir le caractère
odieux. Celui qui se lie avec les serviteurs de Satan finit par ne plus
redouter leur maître. Si l’épreuve survient alors qu’il accomplit son
devoir, comme ce fut le cas de Daniel à la cour de Babylone, le
chrétien peut être assuré de la protection de Dieu ; mais celui qui
s’expose à la tentation y succombera tôt ou tard.
C’est avec ceux que l’on suspecte le moins d’être sous son
empire que le tentateur opère avec le plus de succès. On comble
d’honneurs et on admire ceux qui possèdent des talents ou de l’ins-
truction, comme si ces avantages pouvaient remplacer la crainte de
Dieu et donner droit à la faveur du ciel. Les talents et la culture,
considérés en eux-mêmes, sont des dons de Dieu ; mais quand on
les met en concurrence avec la piété, quand, au lieu de rapprocher
l’âme de Dieu, ils l’en éloignent, ils deviennent une malédiction
et un piège. Plusieurs pensent que tout ce qui peut être qualifié de
courtoisie ou de raffinement doit, dans un certain sens, se rattacher à
Jésus. Il ne fut jamais de plus grave erreur. Il est vrai que ces qualités
devraient orner le caractère de tout chrétien, car elles exerceraient
une puissante influence en faveur de la vraie piété ; mais si elles ne
sont pas consacrées à Dieu, elles deviennent une puissance pour le
mal. Maint homme cultivé et de manières agréables, qui ne voudrait
pas s’abaisser à ce que l’on considère communément comme un acte
immoral, n’est pas autre chose qu’un instrument poli entre les mains
de Satan. La nature insidieuse et séduisante de son influence et de
son exemple en fait un ennemi bien plus dangereux pour la cause du
[554]
Christ que les hommes ignorants et sans culture.
Par des prières ferventes et par sa confiance en Dieu, Salomon
obtint une sagesse qui suscitait l’étonnement et l’admiration du