Page 489 - La Trag

Basic HTML Version

Chapiter 33 — La séduction originelle
485
La théorie de l’immortalité de l’âme est un des emprunts que
Rome a faits au paganisme pour l’incorporer à la foi chrétienne. Lu-
ther mettait le dogme de l’immortalité de l’âme au nombre des
“fables monstrueuses qui constituent la boue des décrétales ro-
maines
. Commentant les paroles de l’Ecclésiaste, selon lesquelles
les morts ne savent rien, le réformateur écrivait : “Nouveau passage
établissant que les morts ne sentent rien. Il n’y a là ni devoir, ni
[598]
science, ni connaissance, ni sagesse. Salomon estime que les morts
dorment, et ne sentent rien. Les morts ne tiennent compte ni des
jours, ni des années ; mais à leur réveil, ils croient avoir dormi à
peine une minute
On ne voit nulle part dans les saints Livres que les justes re-
çoivent leur récompense et les méchants leur châtiment au moment
de la mort. On ne trouve dans les patriarches et les prophètes aucune
affirmation de ce genre. Jésus-Christ et les apôtres n’y ont pas fait
la moindre allusion. L’Ecriture enseigne positivement que les morts
ne montent pas directement au ciel mais qu’ils sont plongés dans le
sommeil jusqu’à la résurrection
Au moment même où “le cordon
d’argent se détache et où le vase d’or se brise
, les pensées de
l’homme périssent. Ceux qui descendent dans la tombe sont silen-
cieux. Ils ne savent rien de ce qui se passe sous le soleil
Heureux
repos pour les justes lassés ! Le temps, court ou long, n’est désormais
qu’un instant pour eux. Ils dorment ; la trompette de Dieu les appel-
lera à une heureuse immortalité. “La trompette sonnera, et les morts
ressusciteront incorruptibles. ... Car il faut que ce corps corruptible
revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité.
Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce
corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole
qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire
” Dès qu’ils
sortiront de leur profond sommeil, ils reprendront le cours de leurs
pensées là où ils l’ont laissé. Leur dernière sensation les plongeait
dans les affres de la mort ; leur dernière impression fut de tomber
4. E. Pétavel-Olliff,
Le Problème de l’Immortalité
, tome II, p. 78.
1.
Luthers’ Werke
, St. L., liv. V, p. 1535.
2. Voir
1 Thessaloniciens 4 :14-16
;
Job 14 :10-12
.
3. Voir
Ecclésiaste 12 :7-9
.
4.
Job 14 :21
.
5.
1 Corinthiens 15 :52-55
.