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Chapiter 3 — L’apostasie
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rant comme un jour de récréation, tandis que le sabbat continuait à
être observé comme jour de culte.
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Avant la venue de Jésus, Satan, pour préparer la voie à ses des-
seins, avait poussé les Juifs à charger le sabbat de restrictions fas-
tidieuses qui faisaient de son observation un devoir désagréable et
pénible. Et maintenant, profitant des préventions dont ce jour était
entouré, il le qualifiait de rite judaïque. Tandis que les chrétiens
continuaient à observer le dimanche comme un jour de joie, il les
poussait à manifester leur haine du judaïsme en faisant du sabbat un
jour de jeûne, sombre et triste.
Dans la première partie du quatrième siècle, un édit de l’empe-
reur Constantin établit le dimanche comme jour de fête dans toute
l’étendue de l’empire romain
Le “jour du soleil” étant révéré par
ses sujets païens et honoré par les chrétiens, la tactique de Constantin
consistait à rapprocher les adhérents des deux cultes. Les évêques,
aiguillonnés par l’ambition et la soif du pouvoir, le poussèrent acti-
vement dans cette voie. Ils comprenaient, en effet, que si le même
jour était observé par les chrétiens et les païens, ces derniers seraient
incités à embrasser extérieurement le christianisme et contribue-
raient à la gloire de l’Eglise. Cependant, si beaucoup de chrétiens
pieux étaient graduellement amenés à attribuer un certain degré de
sainteté au dimanche, ils n’en continuaient pas moins à considérer
avec respect le sabbat de l’Eternel et à l’observer conformément au
quatrième commandement.
Déterminé à rassembler le monde chrétien sous ses étendards et
à exercer sa puissance par son vicaire, le pontife altier qui se donnait
comme le représentant du Christ, le grand Séducteur n’avait pas
encore achevé sa tâche. C’est par le moyen de païens à demi conver-
tis, de prélats ambitieux et de chrétiens mondanisés qu’il parvint
à ses fins. De grands conciles réunissaient de temps en temps les
dignitaires de l’Eglise de toutes les parties du monde. A chaque
concile, on rabaissait le jour divinement institué, et l’on élevait le
dimanche. La fête païenne finit par recevoir les honneurs d’une ins-
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titution divine. Quant au sabbat de la Bible, il fut qualifié de vestige
du judaïsme, et l’anathème fut prononcé contre ses observateurs.
1. Voir Appendice.