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Chapiter 3 — L’apostasie
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proches et par vos amis, et ils feront mourir plusieurs d’entre vous.
Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom
” La persécution se
déchaîna avec furie contre les fidèles, et le monde devint un vaste
champ de bataille. Des siècles durant, l’Eglise du Christ dut vivre
dans la retraite et l’obscurité. Sa situation est ainsi décrite par le
prophète : “Et la femme s’enfuit dans le désert, où elle avait un lieu
préparé par Dieu, afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent
soixante jours
L’avènement au pouvoir de l’Eglise de Rome a marqué le com-
mencement du Moyen Age. A mesure que croissait sa puissance,
les ténèbres devenaient plus denses. Le pape, prenant la place de
Jésus-Christ, le véritable fondement, devint l’objet de la foi. Au lieu
de s’adresser au Fils de Dieu pour obtenir le pardon des péchés et le
salut éternel, on comptait sur le pape, sur les prêtres et les prélats,
auxquels il avait délégué son autorité. On enseignait aux foules que
le pape étant leur médiateur terrestre, nul ne pouvait s’approcher de
Dieu que par lui ; on ajoutait qu’une obéissance implicite lui était
due parce qu’il était sur la terre à la place de Dieu. La moindre
infraction à ses volontés attirait les châtiments les plus terribles pour
le corps et l’âme. On détournait ainsi l’attention de Dieu pour la
reporter sur des hommes faillibles et cruels, que dis-je ? sur le Prince
des ténèbres qui agissait par eux. Le péché prenait le déguisement de
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la sainteté. Avec la glorification des lois et des traditions humaines
surgissait la corruption des mœurs, corollaire inévitable de l’abandon
de la loi divine. Quand les Ecritures sont supprimées et que l’homme
se met à la place de Dieu, on ne peut que s’attendre à la fraude, à
l’impiété et à la dégradation morale. L’Eglise du Christ vivait des
jours périlleux. Les chrétiens fidèles étaient peu nombreux. La vérité
ne resta jamais sans témoins, mais il y eut des moments où l’erreur
et la superstition parurent être sur le point de supplanter la vraie
religion. Les croyants étaient invités non seulement à considérer le
pape comme leur médiateur, mais aussi à compter sur leurs propres
mérites pour expier leurs péchés. C’est par de longs pèlerinages, des
pénitences, le culte des reliques, l’érection d’églises et d’autels, le
don de fortes sommes d’argent qu’il fallait apaiser la colère de Dieu
3.
Luc 21 :16, 17
.
4.
Apocalypse 12 :6
.