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Chapiter 36 — L’imminence de la lutte
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de faiblesse. Ergoter sur les Ecritures et en effacer les vérités les
plus importantes à force de les spiritualiser leur semble une marque
de supériorité scientifique. Bien des prédicateurs enseignent à leurs
ouailles, et bien des maîtres à leurs élèves, que la loi de Dieu a été
modifiée ou abrogée, et que ceux qui croient qu’elle est encore en
vigueur et doit être littéralement obéie, ne méritent que le ridicule
ou le mépris.
En repoussant la vérité, l’homme renie son Auteur. En foulant
aux pieds les commandements de Dieu, il rejette l’autorité du Légis-
lateur. Il est aussi facile de transformer en idole une doctrine erronée
et une fausse théologie que du bois ou de la pierre. Pour éloigner
les hommes de Dieu Satan en caricature les attributs. Telle idole
philosophique intronisée à la place de Jéhovah réunit beaucoup de fi-
dèles, tandis que le Dieu vivant, tel qu’il est révélé dans sa Parole, en
Jésus-Christ et dans les œuvres de la création, n’a que peu d’adora-
teurs. Des milliers déifient la nature et renient le Maître de la nature.
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L’idolâtrie règne tout aussi certainement dans le monde moderne
qu’en Israël aux jours d’Elie, bien que sous une forme différente. Le
dieu de bien des sages de ce monde, de bien des philosophes, poètes
et journalistes ; le dieu des cercles mondains, de nombre de collèges
et d’universités, et même de certaines institutions théologiques, ne
vaut guère mieux que Baal, le dieu-soleil des Phéniciens.
Aucune des erreurs adoptées par le monde chrétien ne porte un
coup plus direct à l’autorité du ciel, aucune n’est plus subversive de
la saine raison, aucune n’est plus pernicieuse dans ses conséquences
que la doctrine moderne, si envahissante aujourd’hui, selon laquelle
la loi de Dieu ne serait plus en vigueur. Toute nation a ses lois exi-
geant respect et obéissance ; aucun gouvernement n’est possible sans
elles. Et l’on voudrait que le Créateur des cieux et de la terre n’ait
pas donné de loi à ses créatures ? Supposons que des prédicateurs
éminents se mettent à enseigner que les statuts qui gouvernent leur
pays et protègent les droits des particuliers ne sont plus obligatoires,
qu’ils menacent les libertés des citoyens, et qu’il faut par conséquent
en secouer le joug. Combien de temps tolérerait-on de tels hommes
dans les chaires du pays ? Or où est le plus grand mal ? Méconnaître
les lois de l’Etat et de la nation, ou renier les préceptes divins qui
sont à la base de tout gouvernement ?