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La Tragédie des Siècles
Quel contraste entre ce présomptueux pontife et le Christ, humble
et doux, sollicitant la permission d’entrer dans nos cœurs pour y
apporter le pardon et la paix, et disant à ses disciples : “Quiconque
veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave
A mesure que les siècles s’écoulaient, les erreurs se multipliaient
dans l’Eglise romaine. Dès avant l’établissement de la papauté, les
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théories de certains philosophes païens avaient commencé à s’in-
filtrer dans l’Eglise. Des hommes d’une haute culture, se disant
convertis, conservaient les enseignements de la philosophie païenne
et continuaient non seulement à en faire l’objet de leurs études, mais
encourageaient leur entourage à les imiter, afin d’accroître leur in-
fluence sur les païens. De graves erreurs, dont l’une des principales
est le dogme de l’immortalité naturelle de l’âme et de l’état conscient
des morts, furent ainsi introduites dans les croyances chrétiennes.
Rome a fait reposer sur cette base son culte des saints et l’adora-
tion de la vierge Marie. Cette doctrine détermina aussi l’apparition
précoce, dans le credo papal, de la croyance au supplice éternel des
impénitents.
La voie était ainsi préparée pour l’introduction d’une autre inven-
tion du paganisme, que Rome a dénommée “le purgatoire”, et dont
elle s’est servie pour terroriser les foules crédules et superstitieuses.
Elle affirma que les âmes qui n’ont pas mérité la damnation éternelle
doivent, avant d’être admises au ciel, avoir été purifiées de leurs
péchés en un lieu de tourments
Une autre invention, la doctrine des indulgences, permit à Rome
de tirer profit des craintes et des vices de ses adhérents. L’entière ré-
mission des péchés présents, passés et futurs était promise à ceux qui
s’engageaient dans les guerres livrées par le pape en vue d’étendre
sa domination, de châtier ses ennemis ou d’exterminer ceux qui
s’avisaient de nier sa suprématie spirituelle. On enseignait aussi
que, moyennant le versement d’une certaine somme dans le trésor
de l’Eglise, on obtenait soit le pardon de ses propres péchés, soit
la délivrance des âmes gémissant dans les flammes du purgatoire.
Voilà comment Rome s’enrichissait, soutenait sa magnificence et
entretenait le luxe et les vices des soi-disant représentants de celui
[60]
2.
Matthieu 20 :27
.
1. Voir Appendice.