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Chapiter 3 — L’apostasie
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qui n’avait pas un lieu où reposer sa tête
La sainte Cène instituée par notre Seigneur avait été supplantée
par le sacrifice idolâtre de la messe. Les prêtres prétendaient faire du
pain et du vin de la cène le vrai corps et le vrai sang de Jésus-Christ.
Ils avançaient la prétention blasphématoire de créer Dieu, le Créateur
de toutes choses. Et les chrétiens étaient tenus, sous peine de mort,
de confesser leur foi en cette hérésie. Des multitudes furent livrées
aux flammes pour avoir refusé de la reconnaître
Au treizième siècle fut fondée l’Inquisition, le plus cruel des
instruments de la papauté. Les chefs de la hiérarchie papale tra-
vaillaient avec la collaboration du prince des ténèbres. Dans leurs
conseils secrets, on eût pu voir Satan et ses anges diriger l’esprit
d’hommes pervertis, tandis que l’ange de Dieu, invisible au milieu
d’eux, prenait fidèlement note de leurs iniques décrets et enregistrait
des faits trop affreux pour être révélés à des humains. “Babylone la
grande” était ivre “du sang des saints”. Les corps torturés de millions
de martyrs criaient vengeance devant Dieu contre cette puissance
apostate.
La papauté était devenue le despote de l’univers. Rois et em-
pereurs étaient soumis à ses décrets. Les destinées temporelles et
éternelles des hommes semblaient avoir été remises entre ses mains.
Des siècles durant, les dogmes de Rome furent aveuglément adoptés,
ses rites scrupuleusement célébrés et ses fêtes généralement obser-
vées. Son clergé était honoré et largement rétribué. Jamais, depuis,
l’Eglise de Rome n’a atteint un si haut degré de dignité, de pouvoir
et de magnificence.
Mais “le midi de la papauté coïncidait avec le minuit de l’huma-
nité”. Les saintes Ecritures étaient presque inconnues, non seulement
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des fidèles, mais aussi du clergé. Comme les pharisiens du temps de
Jésus, les membres du clergé haïssaient la lumière qui dévoilait leurs
péchés. La loi de Dieu, norme de la justice, une fois supprimée, et
leur pouvoir illimité assuré, ils se livraient au vice sans aucune rete-
nue. La fraude, l’avarice et la dissolution prévalaient. Pour parvenir
à la fortune ou aux dignités, on ne reculait devant aucun crime. Les
palais des papes et des prélats étaient les témoins de répugnantes
1. Voir Appendice.
1. Voir Appendice.