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Chapiter 40 — La délivrance
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miliation et ses souffrances. Celui des élus sera de voir parmi les
bienheureux des êtres sauvés par leurs prières, leurs travaux et leur
dévouement. Tandis qu’ils sont réunis autour du grand trône blanc,
une joie inexprimable inonde leur cœur à la vue de ces âmes et de
celles gagnées par elles, rassemblées toutes dans le repos céleste, je-
tant leurs couronnes aux pieds de Jésus, et admises à le louer pendant
les siècles éternels.
Au moment où les rachetés sont accueillis dans la cité de Dieu,
une acclamation d’enthousiasme et d’adoration déchire les airs.
Les deux Adam sont sur le point de se rencontrer. Le Fils de Dieu
ouvre ses bras au père de notre race, à l’être qu’il a créé, mais qui a
péché contre son Créateur, et par la faute duquel le Sauveur porte
en son corps les stigmates de la crucifixion. En voyant ces cruelles
cicatrices, Adam ne se jette pas dans les bras du Sauveur ; il se
prosterne humblement à ses pieds en s’écriant : “Digne est l’agneau
qui a été immolé !” Tendrement, le Seigneur le relève, et l’invite à
revoir l’Eden dont il a été si longtemps exilé.
Après qu’Adam eut été expulsé d’Eden, sa vie sur la terre fut
abreuvée de tristesse. Chaque feuille fanée, chaque victime des sa-
crifices, chaque altération dans la nature naguère si belle, chaque
imperfection morale lui rappelait son péché. Il avait éprouvé de cui-
sants remords à la vue des progrès et des débordements de l’iniquité.
Ses avertissements s’étaient heurtés à des accusations et à d’amers
reproches. Humblement, patiemment, durant près d’un millénaire,
il avait supporté la conséquence de sa transgression. Sincèrement
repentant de son péché, il s’était confié dans les mérites du Sauveur
promis, et s’était endormi avec l’espérance de la résurrection. Grâce
au Fils de Dieu, qui a racheté l’homme de sa chute, et grâce à son
œuvre de propitiation, Adam peut maintenant réintégrer son premier
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domaine.
Emu et rayonnant de joie, il reconnaît les arbres qui faisaient
autrefois ses délices, et dont il avait cueilli les fruits aux jours de son
innocence et de sa félicité. Il voit les ceps qu’il a lui-même taillés
et les fleurs qu’il aimait autrefois cultiver. La réalité de la scène le
saisit ; il retrouve l’Eden restauré plus beau encore qu’au jour où
il en a été banni. Le Sauveur le conduit vers l’arbre de vie, cueille
de son fruit glorieux, et l’invite à manger. Regardant autour de lui,
Adam voit réunie dans le Paradis de Dieu la multitude de ses enfants