Page 583 - La Trag

Basic HTML Version

Chapiter 41 — La terre désolée
579
avec équité, et avaient ignoré la miséricorde. Ils avaient recherché
leur propre avancement et les hommages de leurs semblables.
Dépouillés de tout ce qui faisait leur grandeur, ils se trouvent
maintenant sans défense. Ils considèrent avec terreur les idoles qu’ils
ont préférées à leur Créateur. Ils ont vendu leur âme en échange des
richesses et des jouissances terrestres, et n’ont rien fait pour devenir
riches en Dieu. En conséquence de leur vie manquée, leurs trésors
sont vermoulus, leurs plaisirs changés en amertume et les gains de
toute une vie anéantis en un instant. Ils déplorent la destruction de
leurs luxueux palais, la perte de leur argent et de leur or. Mais ils
cessent bientôt de se désoler de la perte de leurs biens, frappés de
mutisme par la crainte de périr avec leurs idoles.
Si les méchants éprouvent des regrets, ce n’est pas d’avoir né-
gligé leurs devoirs envers Dieu et leurs semblables, c’est parce que
l’Eternel a vaincu. Ils ne se repentent pas de leur méchanceté. Ce qui
[711]
les accable, ce sont les conséquences de leurs actions. S’ils avaient
quelque chance de succès, ils ne négligeraient rien pour s’assurer la
victoire.
Le monde voit ceux qu’il a tournés en dérision et dont il désirait
la mort passer indemnes au travers de la peste, des tempêtes et
des tremblements de terre. Celui qui est un feu dévorant pour les
transgresseurs de sa loi est un abri pour son peuple.
Le pasteur qui a sacrifié la vérité à la faveur des hommes voit
maintenant la nature et l’influence de ses enseignements. Il constate
que l’œil de l’Omniscient le suivait en chaire, dans la rue, dans ses
rapports multiples avec ses semblables. Chaque émotion de son âme,
chaque ligne écrite de sa main, chaque parole proférée, toute action,
en un mot, destinée à pousser les hommes à trouver leur sécurité
dans le mensonge a porté ses fruits ; et les pauvres âmes perdues
qu’il voit autour de lui sont la moisson de ses semailles.
“Ils pansent à la légère la plaie de la fille de mon peuple : Paix,
paix ! disent-ils. Et il n’y a point de paix”, dit le Seigneur, “parce
que vous affligez le cœur du juste par des mensonges, quand moi-
même je ne l’ai point attristé, et parce que vous fortifiez les mains
du méchant pour l’empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le
faire vivre
.
1.
Jérémie 8 :11
;
Ezéchiel 13 :22
.