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Chapiter 4 — Les Vaudois du Piémont
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Accablés par le souvenir de leurs péchés, tremblants à la pensée de
la colère de Dieu, un grand nombre d’entre eux, à bout de force,
descendaient dans la tombe sans un seul rayon d’espérance.
A ces cœurs affamés, les Vaudois languissaient de rompre le pain
de vie, de montrer les messages de paix renfermés dans la Parole
de Dieu, pour les conduire à Jésus, leur unique espérance de salut.
Ils voyaient clairement la fausseté de la doctrine selon laquelle les
bonnes œuvres peuvent expier les transgressions de la loi divine.
Se reposer sur des mérites humains, c’était voiler l’amour infini de
celui qui est mort pour nous. Si Jésus s’est offert en sacrifice, c’est
parce que notre race déchue ne peut rien faire qui la recommande
aux yeux de Dieu. Les mérites d’un Sauveur crucifié et ressuscité
forment la base de la foi chrétienne.
Les enseignements de l’Eglise avaient dépeint Dieu et son Fils
comme des êtres durs, sombres, inaccessibles. Selon cette doctrine, le
Sauveur a si peu de sympathie pour l’être humain que nous sommes
réduits à avoir recours à la médiation des prêtres et des saints. Aussi
ces messagers éclairés par la Parole de Dieu brûlaient-ils du désir
de faire connaître un Sauveur compatissant dont les bras ouverts
invitent le pécheur à lui apporter son fardeau, ses soucis, sa lassitude.
Ils avaient hâte d’enlever les obstacles accumulés par Satan pour
empêcher les hommes d’aller à Dieu directement pour lui confesser
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leurs péchés et obtenir le pardon et la paix.
Aussi avec quel empressement le missionnaire vaudois dévoilait-
il aux âmes angoissées les consolantes vérités de l’Evangile ! Pru-
demment il leur lisait les précieux manuscrits de l’Ecriture. Sa plus
grande joie était de faire briller l’étoile de l’espérance dans des cœurs
qui ne connaissaient qu’un Dieu vindicatif et impitoyable. Les lèvres
tremblantes et les yeux humides d’émotion, quelquefois à genoux, il
parlait à ses frères des douces promesses d’espérance. La lumière
de la vérité entrait ainsi dans bien des âmes, rayons bienfaisants du
soleil de justice dissipant l’obscurité. Souvent l’auditeur, voulant
se convaincre qu’il avait bien entendu, invitait le missionnaire à
relire plusieurs fois certaines portions de l’Ecriture. On aimait tout
spécialement entendre répéter ces passages : “Le sang de Jésus, son
Fils, nous purifie de tout péché
” “Et comme Moïse éleva le serpent
1.
1 Jean 1 :7
.