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Chapiter 4 — Les Vaudois du Piémont
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péchés sont pardonnés !
Mes péchés, oui les miens, peuvent être
pardonnés !”
Les ondes d’une joie sacrée faisant alors palpiter les cœurs, le
nom de Jésus était glorifié par des louanges et des actions de grâces.
Heureux, les gens rentraient chez eux pour raconter de leur mieux
à leur entourage comment ils avaient trouvé le vrai chemin. Une
puissance étrange et solennelle se dégageait des saintes Ecritures :
c’était la voix de Dieu qui portait la conviction dans les cœurs de
ceux qui soupiraient après la vérité.
Le messager de Jésus-Christ continuait alors sa route. Son
humble apparence, sa sincérité et sa ferveur faisaient le sujet de
la conversation de ses auditeurs qui, bien souvent, ne lui avaient pas
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demandé d’où il venait, ni où il allait. Ils avaient été d’abord si éton-
nés, puis si débordants de reconnaissance et de joie, qu’ils n’avaient
pas songé à l’interroger. Et quand ils l’avaient sollicité de les ac-
compagner chez eux, l’ambassadeur du Christ avait répondu qu’il
devait visiter les brebis perdues du troupeau. Et l’on se demandait si
ce n’était pas un ange du ciel.
Il arrivait fréquemment qu’on ne revoyait plus l’étranger. Il
s’était rendu dans un autre pays ; ou il terminait ses jours dans
quelque prison inconnue ; ou bien encore, ses ossements blanchis-
saient à l’endroit où il avait rendu témoignage à la vérité. Mais il était
impossible de détruire les paroles qu’il avait semées sur son passage ;
elles faisaient leur œuvre dans les cœurs. Le jour du jugement seul
en révélera tous les bienheureux effets.
Les missionnaires vaudois envahissaient le royaume de Satan.
Les chefs de l’Eglise se rendaient compte que ces humbles prédi-
cateurs itinérants mettaient leur cause en danger et, pour la sauver,
ils excitèrent les craintes de leurs agents et les engagèrent à sur-
veiller de plus près les activités de ces évangélistes. Si on laisse,
disaient-ils, de telles erreurs se répandre librement, les gens s’adres-
seront directement à Dieu, et, avec le temps, la suprématie de Rome
s’effondrera.
La présence et l’activité des témoins de l’ancienne foi consti-
tuant pour Rome un défit permanent, un violent orage de haine et
de persécution se déchaîna contre eux. Leur refus de renoncer aux
saintes Ecritures était une injure que Rome ne pouvait laisser impu-
nie. Elle résolut de les extirper de dessus la face de la terre. Alors se