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Chapiter 4 — Les Vaudois du Piémont
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donner, défendait de leur rendre le moindre service et autorisait
chacun à s’emparer de leurs biens.” Ce document révèle clairement
l’esprit de son auteur. On y entend non pas la voix du Christ mais le
rugissement du dragon.
Refusant de se conformer à la Loi de Dieu, les chefs de l’Eglise
érigeaient une morale à leur convenance, morale devant laquelle
chacun devait s’incliner, parce que tel était le bon plaisir de Rome.
Aussi les tragédies les plus horribles se déroulèrent-elles. Une hié-
rarchie corrompue et blasphématoire jouait le rôle que Satan lui avait
assigné. Toute miséricorde disparut. L’esprit qui avait fait crucifier le
Christ et mourir les apôtres, l’esprit qui poussa Néron à sévir contre
les chrétiens de son temps, s’acharnait à anéantir les bien-aimés de
Dieu.
Les persécutions dont ce peuple pieux fut victime des siècles
durant, furent supportées avec une patience et une constance qui glo-
rifièrent son Rédempteur. En dépit d’atroces croisades et massacres,
les Vaudois continuèrent d’envoyer dans le monde leurs mission-
naires pour y répandre le précieux message qu’ils arrosaient de leur
sang. Et la semence portait des fruits. C’est ainsi que les Vaudois té-
moignèrent pour Dieu plusieurs siècles avant la naissance de Luther.
Dispersés en plusieurs pays, ils jetèrent les bases d’une Réforme qui,
commencée aux jours de Wiclef, gagna en étendue et en profondeur
aux jours de Luther et devra se poursuivre jusqu’à la fin des temps.
Cette œuvre sera accomplie par des hommes disposés, eux aussi, à
tout endurer pour la “Parole de Dieu et le témoignage de Jésus
.
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[81]
1.
Apocalypse 1 :9
.