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La Tragédie des Siècles
hardiment témoignage à la vérité dans les cachots et dans les “Tours
des Lollards”, heureux, au milieu des tortures et des flammes, de
participer aux souffrances de leur Maître.
Faute d’avoir pu assouvir leur colère sur Wiclef durant sa vie,
les champions de Rome n’eurent aucun repos tant que ses ossements
reposèrent tranquillement dans la tombe. A la suite d’un décret
du Concile de Constance, plus de quarante ans après la mort du
réformateur, ses restes furent exhumés, publiquement livrés aux
flammes, et ses cendres jetées à la rivière. “Cette rivière, dit un
ancien auteur, les transporta dans l’Avon, l’Avon, dans le Severn, le
Severn dans le canal de Bristol, et celui-ci dans l’Océan. Ainsi, les
cendres de Wiclef devinrent l’emblème de sa doctrine, aujourd’hui
répandue dans le monde entier
” Ses ennemis se doutaient peu du
sens symbolique de leur acte.
C’est sous l’influence des écrits de Wiclef que Jean Hus fut
amené à renoncer à plusieurs des erreurs du romanisme et à entre-
prendre l’œuvre de la réforme en Bohême. Deux pays si éloignés
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l’un de l’autre recevaient ainsi les semences de la vérité ! De la
Bohême la lumière se répandit en d’autres lieux. Les esprits étaient
dirigés vers la Parole de Dieu si longtemps oubliée. Une main divine
préparait le chemin à la grande Réforme.
* * * * *
[100]
[101]
1. Fuller,
Church History of Britain
, liv. IV, sect. 2, par. 54.