Chapiter 37 — Les Ecritures, notre sauvegarde
527
quer, on les a enlevées au peuple. Bien que la Réforme ait mis le
saint Livre entre les mains de tous, le principe qui a poussé Rome
à en priver le peuple empêche des multitudes, dans les Eglises pro-
testantes, d’en faire une étude personnelle. D’ailleurs, les gens sont
[647]
prévenus qu’ils doivent en accepter les enseignements
tels qu’ils sont
interprétés par l’Eglise
. Aussi, des milliers de personnes n’osent
rien recevoir, fût-ce une doctrine clairement révélée dans la Bible,
qui soit contraire au credo, ou à l’enseignement officiel.
En dépit des avertissements réitérés de l’Ecriture contre les faux
docteurs, un grand nombre de gens sont ainsi tout prêts à confier
au clergé la garde de leur âme. Aujourd’hui, des milliers de chré-
tiens de profession ne peuvent citer en faveur de leurs croyances
d’autre autorité que celle de leurs conducteurs religieux. Ne prêtant
pour ainsi dire aucune attention aux enseignements du Sauveur, ils
mettent une confiance implicite en leurs pasteurs, comme si ceux-ci
étaient infaillibles. Cependant, ils n’ont pas la certitude, tirée de la
Parole de Dieu, que leurs conducteurs marchent dans la lumière !
Un défaut de courage moral pour sortir des sentiers battus du monde
pousse beaucoup de personnes à s’en remettre à l’opinion des sa-
vants. Parce qu’il leur répugne de s’éclairer personnellement, elles
se laissent définitivement enchaîner dans l’erreur. Elles voient bien
que la vérité pour notre temps est clairement exposée dans les Ecri-
tures ; elles sentent la puissance du Saint-Esprit qui en accompagne
la proclamation ; néanmoins, elles se laissent détourner de la lumière
par l’opposition du clergé. Bien que leur raison et leur conscience
soient convaincues, ces âmes aveuglées n’osent penser autrement
que leur pasteur ; leur jugement personnel et leurs intérêts éternels
sont sacrifiés au scepticisme, à l’orgueil et aux préjugés d’un autre !
Nombreux sont les moyens dont Satan se sert pour asservir ses
captifs aux influences humaines. Il en retient des multitudes par les
liens d’affection qui les attachent à des ennemis de la Croix. Que cet
attachement soit filial, paternel, conjugal ou social, les conséquences
en sont les mêmes. N’ayant pas assez de courage ou d’indépendance
pour suivre leur conviction, ces consciences sont dominées par les
adversaires de la vérité.
[648]
La vérité et la gloire de Dieu sont inséparables. Il est impossible à
ceux qui ont accès à la Parole d’honorer Dieu en suivant des opinions
erronées. “Peu importe la croyance, dit-on souvent, pourvu que l’on