L’œuvre de la vie
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à la joie et aux progrès spirituels qui découlent de ce ministère
désintéressé.
C’est en communiant à ses souffrances qu’il nous est donné
de comprendre Jésus. Tout acte de renoncement en vue de faire
du bien à autrui fortifie en nous l’esprit de bienfaisance et nous
rapproche davantage du Rédempteur du monde, qui, pour nous,
“s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté nous
fussions enrichis”.
2 Corinthiens 8 :9
Et ce n’est que dans la mesure
où nous répondons au but de Dieu en nous créant que la vie devient
pour nous un bienfait.
[122]
Si vous voulez vous mettre à l’œuvre comme Jésus l’attend de
ses disciples ; si vous voulez attirer des âmes à lui, vous éprouve-
rez le besoin d’une expérience plus profonde et d’une plus grande
connaissance des choses de Dieu. Vous aurez faim et soif de la
justice ; vous crierez à Dieu ; votre foi sera fortifiée et votre âme
pourra boire à longs traits à la source du salut. L’opposition et les
épreuves que vous aurez à surmonter vous pousseront à la lecture de
la Bible et à la prière. Vous croîtrez dans la grâce et la connaissance
de Jésus-Christ, et vous acquerrez une riche expérience.
Le désintéressement en faveur du prochain donnera au caractère
de la profondeur, de la stabilité, de la douceur et communiquera
à l’âme la paix et le bonheur. Les aspirations seront élevées ; il ne
restera plus de place pour l’oisiveté et l’égoïsme. Ceux qui pratiquent
ainsi les grâces chrétiennes croîtront et deviendront forts pour Dieu.
Ils auront une claire vision spirituelle, une foi ferme et grandissante,
et une puissance nouvelle dans la prière. Par son attouchement
divin, l’Esprit de Dieu fera jaillir de leur âme de saintes mélodies.
Ceux qui se consacrent ainsi avec désintéressement au bien de leurs
[123]
semblables travaillent de la manière la plus efficace à leur propre
salut.
Le seul moyen de croître en grâce, c’est de faire avec dévouement
l’œuvre dont le Seigneur nous a chargés : travailler, dans la mesure
de nos forces, au bien de ceux qui ont besoin de nous. La force
s’acquiert par l’exercice ; l’activité est la condition même de la vie.
Ceux qui prétendent maintenir leur vie chrétienne en se bornant à
accepter passivement les grâces d’en haut sans rien faire pour le
Christ, essaient simplement de manger sans travailler. Or, dans le
monde spirituel comme dans le monde matériel, ce système aboutit