Page 42 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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Vers un meilleur Avenir
sentiments de son cœur ? ‘Le roi David cessa de poursuivre Absalom,
car il était consolé de la mort d’Amnon.’
”Quelle conclusion découle de ce langage ? A coup sûr que les
tourments éternels ne faisaient pas partie des croyances de David. Et
nous trouvons ici un argument triomphant en faveur de l’hypothèse
plus agréable, plus lumineuse, plus conforme aux compassions de
Dieu, du triomphe ultime et universel de la pureté et de la paix. Il
se consola de la mort de son fils. Pourquoi ? Parce que son regard
prophétique, embrassant un glorieux avenir, lui montrait ce fils éloi-
gné de la tentation, affranchi de l’esclavage et purifié des souillures
du péché, admis enfin — après un stage suffisant de purification —
dans l’assemblée des esprits bienheureux, au séjour de la félicité.
L’unique consolation du roi était qu’après avoir quitté l’état actuel
de péché et de souffrance, son fils chéri se trouvait là où les effluves
les plus puissantes de l’Esprit passaient sur son âme enténébrée ;
où son esprit s’ouvrait à la sagesse céleste et aux doux transports
de l’amour divin, le préparant ainsi, grâce à une nature sanctifiée, à
jouir du repos et de la gloire de l’héritage éternel.
Nous voulons dire par là que le salut ne dépend aucunement de
ce que l’on peut faire en cette vie, qu’il s’agisse d’un changement
du cœur, de la foi ou d’une profession de religion.”
C’est ainsi qu’un soi-disant ministre de Jésus-Christ réitère le
mensonge du serpent en Eden : “Vous ne mourrez point (...). Le jour
où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme
des dieux.” Il déclare qu’après la mort le pire des pécheurs — le
meurtrier, le voleur et l’adultère — se prépare à entrer dans le séjour
de la félicité.
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D’où ce prédicateur, habile à pervertir les Ecritures, tire-t-il cette
conclusion ? D’une phrase exprimant la soumission de David aux
dispensations de la Providence. “Le roi David cessa de poursuivre
Absalom, car il était consolé de la mort d’Amnon.”
L’acuité de son chagrin s’étant atténuée avec le temps, ses pen-
sées s’étaient reportées de son fils mort sur son fils vivant, qui s’était
exilé pour éviter le juste châtiment de son crime. Et c’est par ce
texte qu’on prétend prouver que l’ivrogne et incestueux Amnon fut,
aussitôt après sa mort, transporté dans les demeures de la félicité
pour y être purifié et rendu propre à vivre dans la société des anges
qui n’ont jamais péché ! C’est là, certes, une fable agréable, propre