Page 72 - Vers un meilleur Avenir (2000)

Basic HTML Version

68
Vers un meilleur Avenir
testantisme actuel ; mais c’est parce que celui-ci s’est écarté de ses
origines.
Dans la mesure où les églises protestantes ont recherché la faveur
du monde, elles ont été aveuglées par une fausse charité. Pourquoi,
[69]
disent-elles, le bien ne sortirait-il pas du mal ? Finalement, elles en
viennent à attendre du mal de tout ce qui est bien. Au lieu de se
lever pour la défense de la vérité “transmise aux saints une fois pour
toutes”, elles s’excusent auprès de Rome de l’opinion défavorable
qu’elles ont eue d’elle, et lui demandent pardon de leur bigoterie.
Beaucoup, même parmi ceux qui n’ont pas de Rome une opinion
favorable, redoutent peu sa puissance et son influence. Plusieurs
affirment que les ténèbres intellectuelles et morales du Moyen Age
favorisaient ses dogmes, ses superstitions et son oppression, mais
que les lumières supérieures des Temps Modernes, telles la diffusion
générale des connaissances et la largeur de nos vues en matière
religieuse, bannissent le danger d’un réveil de l’intolérance et de la
tyrannie. On se rit de l’idée que le retour d’un tel état de choses soit
possible. Il est vrai que notre génération est favorisée de grandes
lumières intellectuelles, morales et religieuses. Des pages ouvertes
du Livre de Dieu, un flot de vérité a jailli sur le monde. Mais il ne
faut pas oublier que plus grande est la lumière, plus profondes sont
les ténèbres de ceux qui la rejettent ou la pervertissent.
Une étude de la Parole de Dieu faite avec prière montrerait aux
protestants la vraie nature de la papauté et les pousserait à l’éviter
avec soin ; mais beaucoup sont tellement sages à leurs propres yeux
qu’ils ne voient pas la nécessité de demander humblement à Dieu de
les conduire dans la vérité. Bien qu’ils soient fiers de leurs lumières,
ils ne connaissent ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu. Désireux
de tranquilliser leur conscience de quelque façon, ils cherchent à
cet effet les moyens les moins spirituels et les moins humiliants. Ils
désirent trouver une méthode leur donnant la possibilité d’oublier
Dieu tout en paraissant l’honorer. Le catholicisme répond exacte-
ment à leurs besoins. Il est, en effet, conforme aux aspirations de
deux classes de gens entre lesquelles se répartit à peu près toute
l’humanité : ceux qui veulent se sauver par leurs mérites, et ceux
qui veulent se sauver dans leurs péchés. C’est là le secret de sa
puissance.