Page 65 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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La liberté de conscience menacée
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n’a “jamais erré” et que, selon les Ecritures, elle “n’errera jamais”
(Mosheim,
Eccl. Hist.
, liv. III, 2e p., ch. II, par. 9, note 1) ?
Jamais l’Eglise n’abandonnera sa prétention à l’infaillibilité.
Tout ce qu’elle a fait contre ceux qui refusaient d’accepter ses
dogmes, elle le considère comme légitime. N’agirait-elle pas de
même si l’occasion s’en présentait ? Que viennent à tomber les res-
trictions qui lui sont actuellement imposées par les gouvernements ;
que Rome vienne à recouvrer son ancienne puissance, et l’on ne tar-
dera pas à voir se réveiller son esprit tyrannique et ses persécutions.
Un auteur connu s’exprime comme suit touchant l’attitude de la
hiérarchie papale à l’égard de la liberté de conscience et des dangers
que fait courir le succès de sa politique en particulier aux Etats-Unis :
“Il ne manque pas de gens enclins à attribuer au fanatisme ou
à l’enfantillage les craintes qu’inspirent les progrès frappants du
catholicisme aux Etats-Unis. Ces personnes ne voient rien dans le
caractère et l’attitude du romanisme qui soit contraire à nos libres
institutions, et elles n’aperçoivent rien de bien menaçant dans ses
progrès. Comparons donc quelques-uns des principes fondamentaux
de notre gouvernement avec ceux de l’Eglise catholique.
”La Constitution des Etats-Unis garantit la
liberté de conscience.
Rien n’est plus précieux ni plus fondamental. Le pape Pie IX, dans
son encyclique du 15 août 1854, dit ceci : ‘Les doctrines absurdes,
erronées ou extravagantes favorables à la liberté de conscience sont
une erreur pestilentielle, une peste des plus redoutables pour un
Etat.’ Le même pape, dans son encyclique du 8 décembre 1864,
‘anathématise ceux qui réclament la liberté de conscience et de
culte’, ainsi que ‘ceux qui dénient à l’Eglise le droit de se servir de
la force’.
”Le ton pacifique de Rome aux Etats-Unis n’implique pas né-
cessairement un changement de convictions. Elle est tolérante là où
elle est impuissante. L’évêque O’Connor a dit : ‘La liberté religieuse
n’est tolérée que jusqu’au moment où l’on pourra faire le contraire
sans péril pour le monde catholique.’ L’archevêque de Saint-Louis
dit, d’autre part : ‘L’hérésie et l’incrédulité sont des crimes ; aussi,
dans des pays chrétiens, comme l’Italie et l’Espagne, par exemple,
où chacun est catholique, et où la religion catholique fait essentielle-
ment partie des lois, elles sont punies à l’égal des autres crimes.’