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Le Ministère Évangélique
Christ ? Ne faut-il pas que les serviteurs de Dieu montrent pour le
salut de leurs semblables un intérêt et un zèle au moins aussi grands
que les sauveteurs de cet homme enseveli dans un puits ?
Nourrir les ames du pain de vie
Une femme pieuse fit un jour cette remarque : “Oh ! si nous
pouvions entendre prêcher, du haut de la chaire, le pur Evangile,
comme autrefois ! Notre pasteur est un homme de bien, mais il ne
comprend pas les besoins spirituels de son église. Les fleurs superbes
dont il couvre la croix en cachent l’opprobre et l’ignominie. Mon
âme a faim du vrai pain du ciel. Combien il serait réconfortant pour
tous ceux qui, comme moi, attendent cette nourriture spirituelle,
d’entendre quelque chose de simple et de scriptural !”
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Les hommes de foi font défaut, des hommes qui ne se contente-
raient pas de prêcher, mais qui prendraient de l’Eglise tout le soin
désirable, qui marcheraient avec Dieu tous les jours de leur vie et
dont les paroles toucheraient les cœurs. Ce n’est pas pour faire éta-
lage de ses talents et de son intelligence qu’un serviteur de Dieu
doit se mettre au travail, mais pour que, telle une flèche lancée par
le Tout-Puissant, la vérité se fraie un chemin jusqu’à l’âme.
Après avoir entendu une étude biblique qui le remua profondé-
ment, un auditeur, s’adressant au prédicateur, lui dit : “Croyez-vous
réellement ce que vous avez prêché ?” “Certainement”, répondit
celui-ci. — “Mais est-ce la vérité ?” insista l’interrogateur, anxieux.
— “Certainement !” répéta le pasteur en prenant sa Bible. Alors, n’y
tenant plus, son interlocuteur lui dit : “S’il en est réellement ainsi,
que devons-nous faire ?” Que devons-nous faire ? pensa le pasteur,
nous ?
Que voulait dire cet homme ? Cette question le troubla
profondément. Il s’éloigna et supplia Dieu de lui indiquer son devoir.
Et tandis qu’il priait, cette pensée s’imposa avec force à son esprit
qu’il avait à faire connaître les réalités solennelles de l’éternité à un
monde qui court à sa ruine. Pendant trois semaines, son siège sur
l’estrade resta vide. Il cherchait une réponse à la question : “Que
devons-nous faire ?”
Il reprit enfin sa place, avec l’onction d’en haut, comprenant
combien ses sermons passés avaient peu impressionné ses auditeurs.
Il sentait maintenant peser lourdement sur lui les responsabilités de