Page 136 - Les Paraboles de J

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Cet homme accueille des gens de mauvaise vie
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Lorsque “les publicains et les gens de mauvaise vie” se grou-
paient autour du Christ, les rabbins manifestaient leur réprobation en
disant : “Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange
avec eux
Ils insinuaient ainsi que le Christ se plaisait au milieu des pé-
cheurs et des pervers et que leur iniquité le laissait indifférent. Jésus
décevait les rabbins. Pourquoi cet homme qui avait de si hautes
prétentions ne recherchait-il pas leur société et ne suivait-il pas leur
mode d’enseignement ? Pourquoi était-il si simple et travaillait-il
parmi toutes les classes de la société ? S’il était véritablement pro-
phète, disaient-ils, il serait en accord avec eux et il traiterait les
publicains et les pécheurs avec l’indifférence qu’ils méritent. Ces
gardiens de la société étaient irrités de voir celui avec lequel ils
contestaient sans cesse et dont la pureté les condamnait, montrer
tant de sympathie pour ces parias. Ils désapprouvaient ses méthodes,
parce qu’ils se croyaient instruits, distingués et éminemment reli-
gieux ; mais l’exemple du Christ dévoilait leurs sentiments égoïstes.
Ils s’exaspéraient aussi en voyant ceux qui méprisaient les rab-
bins et qui ne se rendaient jamais à la synagogue se presser autour
de Jésus et écouter ses paroles avec ravissement. Puisque les scribes
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et les pharisiens se sentaient condamnés en présence d’un être aussi
pur, comment les publicains et les gens de mauvaise vie pouvaient-ils
être attirés par lui ?
Ils ne se doutaient pas que la réponse à cette question se trouvait
dans les paroles accusatrices et dédaigneuses qu’ils avaient pronon-
cées : “Cet homme accueille des gens de mauvaise vie.” Ceux qui
venaient à Jésus découvraient auprès de lui l’espoir d’être eux aussi
retirés de l’abîme du péché. Alors que les pharisiens les méprisaient
et les condamnaient, le Christ accueillait ces pécheurs comme des
enfants de Dieu, égarés loin de la maison paternelle, mais présents
dans le cœur du Père. Leur misère le poussait à les aimer encore
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Luc 15 :2
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