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Les Paraboles de Jésus
Ces assemblées devaient servir de leçons de choses à Israël qui,
après avoir appris à goûter les joies de l’hospitalité, devait pendant
toute l’année prendre soin des pauvres et des déshérités. Ces fêtes
contenaient encore un enseignement plus riche. Les bénédictions
spirituelles accordées aux Israélites n’étaient pas seulement pour
eux ; le Seigneur leur avait donné le pain de vie pour qu’ils le com-
muniquent au monde.
Mais ils n’accomplirent pas leur mission. Les paroles du Christ
constituaient un blâme pour leur égoïsme, aussi déplurent-elles sou-
verainement aux pharisiens. Espérant détourner la conversation, l’un
des convives s’écria en prenant un air de sainteté : “Heureux ce-
lui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu
!” Cet homme
s’était exprimé avec une parfaite assurance, comme s’il avait été
certain d’avoir une place dans le royaume. Son attitude ressemblait
curieusement à celle des chrétiens qui se réjouissent d’être sauvés
par le Christ, alors qu’ils ne font rien pour se conformer à ses en-
seignements. Quand le pharisien priait, il avait l’esprit de Balaam :
“Que je meure de la mort des justes, et que ma fin soit semblable
à la leur
!” Il ne songeait pas à se préparer pour le ciel ; il pensait
uniquement aux joies qu’il comptait y trouver. Sa réflexion était
destinée à détourner l’attention des autres convives du devoir qui
leur incombait. Il voulait leur faire oublier les exigences présentes
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en les transportant à l’époque encore lointaine de la résurrection des
justes.
Jésus lisait dans le cœur de ce prétentieux, et, fixant sur lui les
regards, il développa devant ces gens réunis la nature et la valeur
de leurs privilèges actuels. Il leur montra que la félicité future était
conditionnée par l’accomplissement de leurs devoirs immédiats.
“Un homme, dit-il, donna un grand souper, et il invita beaucoup
de gens.” Lorsque le jour des festivités arriva, l’hôte envoya son
serviteur pour renouveler son invitation par ce second message :
“Venez, car tout est déjà prêt.” Mais il fut reçu avec une étrange
indifférence : “Tous unanimement se mirent à s’excuser. Le premier
lui dit : J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; excuse-
moi, je te prie. Un autre dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je
3.
Luc 14 :15
4.
Nombres 23 :10