Page 193 - Les Paraboles de J

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Un grand abîme
Dans la parabole du riche et de Lazare, le Christ montre que c’est
dans cette vie que les hommes fixent leur destinée éternelle. Durant
ce temps de grâce, le pardon de Dieu est offert à tous. Mais ceux
qui le refusent pour se complaire en eux-mêmes se coupent de la vie
éternelle. Aucun temps de grâce supplémentaire ne leur sera accordé.
Par leur propre choix, ils auront creusé un abîme infranchissable
entre eux et leur Dieu.
Cette parabole établit un contraste entre les riches qui n’ont
pas pris Dieu comme appui et les pauvres qui ont mis en lui leur
confiance. Le Christ fait comprendre que le temps viendra où leur
position respective sera inversée. Ceux qui sont pauvres en biens
de ce monde, mais qui se confient en Dieu et se montrent patients
dans l’affliction, seront un jour élevés bien au-dessus de ceux qui
occupent maintenant les plus hautes positions que le monde puisse
offrir, mais qui ne se soumettent pas à la volonté de Dieu.
“Il y avait un homme riche, dit le Christ, qui était vêtu de pourpre
et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un
pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères,
et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du
riche
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Ce riche n’appartenait pas à la catégorie du juge inique, qui
affichait ouvertement son mépris pour Dieu et les hommes. Il se
disait fils d’Abraham. Il ne traitait pas le mendiant avec rudesse, il
ne lui disait pas de s’éloigner de lui parce que sa vue l’importunait.
Si ce pauvre et repoussant spécimen de l’humanité pouvait retirer
quelque soulagement à le voir passer, le riche voulait bien tolérer
qu’il reste à sa porte. Mais il était égoïstement indifférent aux besoins
de son frère souffrant.
A cette époque, les hôpitaux n’existaient pas. Les malades et les
nécessiteux étaient exposés aux regards de ceux auxquels Dieu avait
confié des biens, afin de recevoir d’eux secours et sympathie. Il en
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Luc 16 :19-21
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