Page 277 - Les Paraboles de J

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Les talents
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atmosphère de tendresse qui le remplit. Les voix angéliques et le
son des harpes ne le satisferaient pas, et la science du ciel resterait
une énigme pour lui.
Au grand jour du jugement, ceux qui n’auront pas travaillé pour
le Christ, qui se seront laissés vivre, refusant toute responsabilité et
ne pensant qu’à eux-mêmes, seront placés par le Juge de toute la terre
dans la catégorie des méchants et recevront la même condamnation
qu’eux.
De nombreuses personnes se disent chrétiennes et négligent, sans
se sentir coupables, de rendre au Seigneur ce qu’elles lui doivent.
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Elles savent cependant que le blasphémateur, le meurtrier, l’adultère
méritent leur châtiment ; mais en ce qui les concerne, elles appré-
cient les services religieux. Comme elles aiment entendre prêcher
l’Evangile, elles se croient chrétiennes. Bien qu’elles passent leur
temps à se complaire en elles-mêmes, elles seront tout aussi surprises
que le serviteur de la parabole d’entendre ce verdict : “Otezlui le
talent !” A l’instar des Juifs, elles confondent la jouissance de leurs
bénédictions avec l’usage qu’elles auraient dû en faire.
Beaucoup excusent leur paresse en alléguant leur incapacité.
Mais Dieu les aurait-il vraiment créés inaptes ? Certainement pas.
Cette incapacité est le produit de leur inaction, cultivée par eux de
leur plein gré. Déjà ils sentent dans leur caractère les effets de la
sentence : “Otez-lui le talent !” Le mépris constant de leurs dons
finira par contrister et éloigner d’eux le Saint-Esprit, leur unique
lumière. Le verdict : “Le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres
du dehors”, appose le sceau du ciel sur le choix qu’ils auront fait
eux-mêmes pour l’éternité.
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