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Les Paraboles de Jésus
Le Seigneur travaille avec qui il veut. Parfois, il choisit les ins-
truments les plus modestes pour réaliser une grande œuvre, car c’est
dans la faiblesse humaine qu’il fait éclater sa puissance souveraine.
Nous avons un critère personnel auquel nous mesurons la valeur de
chaque chose. Mais Dieu juge tout autrement que nous. Ne pensons
pas que ce qui est grand à nos yeux soit obligatoirement grand aux
siens, que ce qui est petit à nos yeux le soit également aux siens.
Nous ne sommes pas qualifiés pour porter un jugement sur nos ta-
lents, pas plus que pour choisir notre tâche. Nous devons accepter
les fardeaux qui nous sont assignés, les porter par amour pour Dieu
et aller toujours à lui pour trouver le repos. Quel que soit le travail
qu’il nous demande, c’est en nous consacrant de tout notre cœur et
avec joie à son service que nous l’honorerons. Ce qui lui plaît, c’est
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que nous nous acquittions de nos devoirs avec reconnaissance, en
nous réjouissant d’avoir été jugés dignes d’être ses collaborateurs.
Le talent enlevé
Voici la sentence prononcée contre le serviteur paresseux : “Otez-
lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents
” Ici,
comme dans la récompense accordée au fidèle serviteur, il n’est
pas simplement question de la rétribution finale, mais encore du
processus graduel de rétribution qui a lieu ici-bas. Il en va du monde
spirituel comme de la nature : toute faculté inutilisée s’atrophie
et disparaît. L’activité est la loi de la vie ; l’inaction conduit à la
mort. “A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité
commune
” Nos dons s’accroissent quand nous les employons
pour le bien des autres. Ceux qui sont utilisés à des fins égoïstes
déclinent et finissent par s’éteindre tout à fait. Quiconque refuse
de communiquer à autrui ce qu’il a reçu s’apercevra un jour qu’il
n’a plus rien à donner, parce qu’il se soumet à une loi fatale qui
amoindrit et détruit les facultés de l’âme.
Que nul ne pense pouvoir servir le moi et s’occuper de ses seuls
intérêts, puis entrer quand même dans la joie de son Seigneur. Il ne
trouverait alors aucune saveur au contact de l’amour désintéressé ;
il ne serait pas qualifié pour le ciel et ne saurait apprécier la pure
34.
Matthieu 25 :28
35.
1 Corinthiens 12 :7