Page 11 - Heureux ceux qui (1995)

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Sur la montagne
Pour prononcer, en présence de ses disciples et de la multitude,
son incomparable Sermon sur la montagne, Jésus choisit comme
cadre le “mont des Béatitudes”, situé près du lac de Génésareth, en
Galilée.
Essayons d’évoquer cette scène en nous mêlant aux auditeurs.
Ouvrons nos cœurs aux sentiments qui devaient agiter la foule à
cette occasion et cherchons à comprendre ce que les paroles de Jésus
pouvaient signifier pour elle. Qui sait si les principes énoncés dans
son manifeste par celui qui s’appelait le futur “Roi d’Israël” n’appor-
teraient pas aujourd’hui un remède souverain à la maladie mortelle
dont souffre l’humanité ? Qui sait si les vérités proclamées par le
plus sublime des docteurs en son discours inaugural ne recèleraient
point une vie et une beauté nouvelles capables — si elles étaient
reçues et pratiquées — de régénérer notre société chancelante ?
Lorsque Jésus parut, le peuple juif avait de l’œuvre du Messie
une conception si erronée qu’il ne la comprit pas et ne voulut pas
l’accueillir. La vraie piété s’était perdue dans les traditions et le
formalisme, et les prophéties étaient interprétées par des hommes
orgueilleux et mondains.
Les Juifs attendaient, non pas un Messie qui les guérirait de leurs
vices, mais un prince puissant qui soumettrait toutes les nations
à la suprématie du “lion de la tribu de Juda”. C’est en vain que
Jean-Baptiste, animé de la puissance des anciens prophètes, les avait
appelés à la conversion, en vain que, sur les rives du Jourdain, il
avait montré Jésus, “l’agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde”,
en vain, aussi, que Dieu avait voulu attirer leur attention sur les
prophéties d’Ésaïe annonçant les souffrances du Sauveur ; ils ne
voulurent rien entendre.
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Si les docteurs de la loi et les chefs d’Israël s’étaient abandonnés
à sa grâce salutaire, Jésus aurait fait d’eux ses ambassadeurs auprès
du monde entier.
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